Dans un communiqué lu par le ministre des Affaires étrangères péruvien Ricardo Luna, les ministres des Affaires étrangères et représentants de douze pays d'Amérique réunis à Lima ont refusé mardi de reconnaître la légitimité de l'Assemblée constituante élue à Caracas le 30 juillet.
Dans un document publié à l'issue d'une réunion de sept heures à Lima, ils ont apporté leur "plein appui et (leur) solidarité" au Parlement vénézuélien, contrôlé par l'opposition. Ils ont condamné "le manque d'élections libres, la violence, la répression et la persécution politique, l'existence de prisonniers politiques".
Les cinq autres pays présents n'ont en revanche pas signé cette déclaration.
Réunion dénoncée comme une "conjuration impérialiste"
Le chef de la diplomatie vénézuélienne Jorge Arreaza a dénoncé cette réunion, destinée selon lui à "créer une conjuration contre l'unité de notre Amérique". Cette réunion a été lancée par des pays qui "suivent les ordres de l'impérialisme américain pour continuer à nous agresser", a-t-il ajouté.
Jorge Arreaza a présidé une réunion de pays membres de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques (Alba), dont Cuba, la Bolivie, le Nicaragua et l'Equateur, qui soutiennent le gouvernement de Caracas. "Bas les pattes du Venezuela !", a ainsi lancé le ministre cubain des affaires étrangères Bruno Rodriguez.
afp/nn/ebz
Critiques de l'ONU et du Mercosur
L'ONU avait auparavant dénoncé mardi "un usage excessif de la force" lors des manifestations hostiles au président Nicolas Maduro. Le secrétaire général Antonio Guterres a dit regretter que le Venezuela s'éloigne du "chemin conduisant à une solution pacifique".
Selon le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad al Hussein, "plusieurs milliers de Vénézuéliens ont été placées en détention arbitraire".
Samedi enfin, le Venezuela a été suspendu du Mercosur, le marché commun sud-américain, pour "rupture de l'ordre démocratique".