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L'attaque au véhicule bélier, un mode opératoire de plus en plus utilisé

Nice, Berlin, Stockholm et Barcelone, quatre des dernières attaques à la voiture bélier. [Keystone/Reuters/afp]
Nice, Berlin, Stockholm et Barcelone, quatre des dernières attaques à la voiture bélier. - [Keystone/Reuters/afp]
Nice, Berlin, Londres, Stockholm ou Barcelone, la plupart des derniers attentats terroristes en Europe ont été commis au moyen d'un véhicule bélier. Un mode opératoire très difficile à anticiper de l'avis des experts.

Dès 2014, le groupe Etat islamique a appelé à "tuer les incroyants" de n'importe quelle manière, notamment en utilisant des véhicules.

Et de fait, après les meurtrières attaques de Paris et Bruxelles en 2015, menées à l'arme automatique ou à l'explosif, l'emploi d'un véhicule bélier est de plus en plus courant.

Un tiers des victimes

En juillet 2016 à Nice (86 morts), en décembre 2016 à Berlin (12 morts), en mars et juin 2017 à Londres (13 morts), en avril 2017 à Stockholm (5 morts) et désormais en août 2017 à Barcelone et Cambrils (14 morts), un véhicule a été employé lors des attaques djihadistes, que ce soit un camion, une camionnette ou une voiture.

Depuis janvier 2015, 127 personnes ont été tuées en Europe de l'Ouest avec un véhicule-bélier, soit une victime sur trois des attaques djihadistes.

>> Lire aussi : Plus de 330 morts dans des attentats djihadistes en Europe depuis 2015

Prévention difficile pour un mode opératoire meurtrier

Blocs de béton, sacs de sable et véhicules en barrage, les villes européennes tentent de protéger les grands axes fréquentés ou les manifestations populaires d'envergure, mais de l'avis des experts, ce moyen qui vise à tuer le plus de personnes en peu de temps est très difficile à prévenir.

Pour le politologue Frédéric Esposito, interrogé par la RTS, "le fait de bunkériser l'espace avec des éléments anti-intrusion n'empêchera pas les gens de faire le plus de victimes possible".

Ce mode d'attaque est en outre compliqué à déceler avant qu'il n'intervienne, il est peu coûteux, nécessite peu de moyens logistiques et peut être pratiqué par des individus isolés. Et le procédé se révèle particulièrement meurtrier. A Nice, durant les festivités du 14 juillet, le camion a ainsi causé la mort de 86 personnes en parcourant près de 2 kilomètres en quelques minutes seulement avant d'être arrêté.

Des mesures dérisoires prises en Europe

Au final, même si les dispositifs de surveillance ont été accrus ces dernières années, les mesures prises par les autorités semblent dérisoires face aux menaces potentielles.

En France et en Allemagne, des blocs de béton et des barrières ont été installés aux alentours des marchés de Noël, et lors de divers grands rassemblements. Mais ces dispositifs demeurent généralement temporaires, même si certains subsistent devant des lieux emblématiques ou à proximité des ambassades.

Bloc de béton installé au dernier marché de Noël des Champs-Elysées. [Reuters - Benoit Tessier]
Bloc de béton installé au dernier marché de Noël des Champs-Elysées. [Reuters - Benoit Tessier]

A Stockholm, de lourds plots en béton ont été placés aux entrées des rues piétonnes et des blocs de granit ont été installés en divers endroits pour ralentir les véhicules. Idem en Belgique, où blocs de béton et sacs de sable bloquent les accès aux voitures lors des grands rassemblements.

A Londres, plusieurs ponts ont été équipés de barrières pour empêcher les véhicules de monter sur le trottoir. A Buckingham Palace, l'heure de la relève de la Garde a été modifiée et certaines voies d'accès fermées pour minimiser le risque d'attaques.

A Barcelone, un début de polémique a éclaté après l'attentat, certains critiquant dans les médias ou sur les réseaux sociaux l'absence de bornes anti-intrusion sur les Ramblas. "Les auteurs de l'attentat voulaient tuer et s'ils n'avaient pas pu entrer par les Ramblas, ils l'auraient fait par un autre endroit, nous ne pouvons pas emplir une ville comme Barcelone de barrières", a réagi la maire de la ville Ada Colau

>> L'interview de Frédéric Esposito sur le recours à la voiture bélier :

Frédéric Esposito. [UniGE]UniGE
Attentats en Espagne: le recours à la voiture bélier se généralise / Le 12h30 / 4 min. / le 18 août 2017

Frédéric Boillat/vtom avec afp

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Et en Suisse?

Interrogé samedi par SRF, le ministre de la Défense Guy Parmelin a de son côté estimé que les risques et les dangers restaient grands en Suisse et que les services compétents analysaient en permanence la situation.

Ajoutant que des attaques comme celle de Barcelone était très difficile à éviter, le conseiller fédéral a ajouté que ses services réfléchissent constamment pour savoir s'il faudrait changer quelque chose en matière de sécurité et que si c'était jugé nécessaire, des blocs de béton pouvaient rapidement être installés, comme cela avait été le cas l'an dernier lors de la Fête fédérale de lutte à Estavayer.