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L'ex-Première ministre thaïlandaise s'enfuit pour échapper à la prison

Verdict sous haute tension en Thaïlande
Verdict sous haute tension en Thaïlande / L'actu en vidéo / 28 sec. / le 25 août 2017
Coup de théâtre au procès de l'ex-Première ministre thaïlandaise Yingluck Shinawatra. Risquant dix ans de prison, elle ne s'est pas présentée vendredi à son verdict. Elle serait partie, selon un responsable de son parti.

"Elle n'est plus ici... Elle est partie dès mercredi", a dit un responsable de son parti, sous le couvert de l'anonymat. Les rumeurs les plus folles ont circulé toute la journée sur les façons dont Yingluck Shinawatra, 50 ans et mère d'un adolescent, aurait fui le pays. Singapour est la destination la plus fréquemment évoquée.

Elle rejoint ainsi son frère Thaksin, ex-Premier ministre, qui a pris la route de l'exil en 2008 après avoir été condamné à deux ans de prison pour corruption. Un procès qu'il dénonçait lui aussi comme politique.

Mandat d'arrêt

Le retard de Yingluck Yingluck à l'énoncé de son verdict vendredi matin avait peu à peu suscité l'étonnement parmi les milliers de manifestants et journalistes venus assister à la Cour suprême.

"Son avocat dit qu'elle est malade et demande de repousser le verdict. Le tribunal ne croit pas qu'elle est malade... et a décidé d'émettre un mandat d'arrêt", a déclaré le juge, alors que la Cour suprême devait rendre son verdict.

afp/vtom/fme

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Procès "politique"

Renversée par un coup d'Etat militaire en mai 2014, Yingluck Shinawatra risquait dix ans de prison ferme si elle avait été reconnue coupable de négligence dans la gestion d'un programme de subvention aux riziculteurs par son gouvernement.

Ses deux co-accusés ont été condamnés à de lourdes peines: 42 ans pour son ancien ministre du Commerce Boonsong Teriyapirom, et 36 ans pour son adjoint.

Début août, Yingluck avait dénoncé un procès "politique" mené par la junte, qu'elle accusait de vouloir nettoyer la scène politique de l'influence des Shinawatra qui remportent tous les scrutins nationaux depuis 2001.

Société divisée entre pauvres et élites

Des manifestants dénoncent le clivage au sein de la société thaïlandaise entre les partisans des Shinawatra, riziculteurs et pauvres pour la plupart, et les élites de la capitale, dont les généraux ayant pris le pouvoir.

Ce procès avait en effet une forte dimension symbolique, dans ce pays profondément divisé entre pro et anti-Shinawatra, Chemises rouges contre Chemises jaunes, pour reprendre les codes de couleur utilisés par les deux camps.

Au coeur du procès: l'achat par le gouvernement de Yingluck de riz aux riziculteurs, vivier électoral des Shinawatra, à un prix supérieur à celui du marché. Tout au long de son procès, cette héritière d'une riche famille du nord du pays a défendu ce programme comme une aide nécessaire pour soutenir les riziculteurs pauvres, qui reçoivent historiquement peu d'aide du gouvernement.