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Trump gracie Joe Arpaio, le shérif controversé "le plus dur d'Amérique"

Donald Trump gracie le shérif controversé Joe Arpaio
Donald Trump gracie le shérif controversé Joe Arpaio / 12h45 / 1 min. / le 26 août 2017
Le président américain Donald Trump a gracié vendredi soir le très controversé shérif Joe Arpaio, 85 ans. L'homme avait été condamné pour avoir fait preuve d'un zèle excessif à traquer les immigrés clandestins en Arizona.

Joe Arpaio a été pendant 24 ans shérif du comté de Maricopa, avant de perdre les élections pour sa réélection en novembre 2016. Il avait été condamné en juillet pour ne pas avoir respecté une décision judiciaire de 2011 qui l'obligeait à cesser les patrouilles anti-immigrants ainsi que des mesures de profilage racial qui lui étaient imputées.

Ses équipes avaient l'habitude d'arrêter des automobilistes d'origine hispanique sur de simples soupçons qu'ils se trouvaient en situation illégale. La condamnation de Joe Arpaio devait être annoncée le 5 octobre. Il encourait une amende et une peine de prison de six mois.

Ce partisan affirmé de Donald Trump, qui s'est auto-baptisé "le shérif le plus dur d'Amérique", s'est forgé une réputation très controversée.

Validation du racisme

"La vie et la carrière de Joe Arpaio, qui a commencé à 18 ans, quand il s'est engagé dans l'armée au début de la guerre de Corée, incarnent le service public désintéressé", a justifié la Maison-Blanche.

"Le shérif Joe Arpaio a maintenant 85 ans, et après plus de 50 ans d'admirable service pour notre pays. Il mérite un pardon présidentiel", poursuit le communiqué.

Avant que Donald Trump n'accorde la grâce, la grande association de défense des libertés ACLU avait déclaré que cela équivaudrait à "une validation présidentielle du racisme".

Le président a tweeté tard vendredi: "il a protégé l'Arizona!". Donald Trump a aussi qualifié l'ancien shérif de "patriote".

"Merci @realdonaldtrump d'avoir compris ce qu'était vraiment ma condamnation: une chasse aux sorcières par des fidèles de l'administration Obama au ministère de la Justice!", a accusé l'ancien shérif dans un second tweet.

Quelques 200 migrants illégaux menottés les uns aux autres dans une prison de Phoenix, en Arizona. [Keystone - Ross D. Franklin]
Quelques 200 migrants illégaux menottés les uns aux autres dans une prison de Phoenix, en Arizona. [Keystone - Ross D. Franklin]

fme avec agences

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Des mesures drastiques

Depuis son élection en 1992, le shérif Arpaio était reconnu pour des mesures drastiques qu'il a entrepris.

Parmi elles, le port obligatoire, pour les prisonniers, de sous-vêtements roses, ainsi que d'uniformes rayés noires et blancs, la suppression de tous les luxes en prison, comme le café, la télévision, ou les revues érotiques; la confiscation du matériel de musculation, ou encore la réintroduction des chaînes de forçats, une pratique arrêtée dans les années 1950.