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Les Farc passent des armes à la lutte politique en Colombie

Les anciens commandants des Farc, Julian Gallo Cubillos, alias Carlos Antonio Lozada (à gauche) et Luciano Marin, alias Ivan Marquez (à droite), lors d'une conférence de presse le 24 août 2017. [Keystone - Leonardo Munoz]
Les anciens commandants des Farc, Carlos Antonio Lozada (à gauche) et Ivan Marquez (à droite), lors d'une conférence de presse le 24 août 2017. - [Keystone - Leonardo Munoz]
Après plus de 50 ans de rébellion et un accord de paix historique, les Farc laissent derrière elles la lutte armée pour se convertir en parti politique, à l'issue de leur congrès qui s'ouvre dimanche à Bogota.

Venus des anciens fiefs de ce qui fut la plus puissante guérilla des Amériques, un millier de délégués doivent se prononcer cette semaine sur la ligne et le nom de ce nouveau mouvement de gauche.

"Nous allons définir les caractéristiques du parti politique que nous aspirons à construire, sûrement sa structure et, logiquement, nommer sa direction nationale", a déclaré Carlos Antonio Lozada, un des chefs des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).

Lancement public vendredi

Réunis jusqu'à jeudi, les représentants des ex-guérilleros, qui ont fini de déposer les armes le 15 août, et des miliciens (les collaborateurs civils des Farc), devraient aussi désigner leurs candidats aux élections de 2018.

Puis le parti sera publiquement lancé vendredi au coeur de Bogota, avec un grand concert sur la place Bolivar, haut lieu de la politique colombienne où se trouve le Parlement et, à deux pas, le palais présidentiel Casa de Nariño.

ats/fme

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Un nom pour le futur parti

L'un des débats attendus du congrès portera sur le nom du parti. Selon Ivan Marquez, négociateur de la guérilla aux pourparlers de paix menés pendant quatre ans à Cuba, il s'appellera "sûrement" Force alternative révolutionnaire de Colombie, ce qui permettrait de préserver son identification.

Mais cette idée n'a pas été reprise dans une consultation lancée sur Twitter par le chef suprême de la rébellion, Rodrigo Londoño, alias Timoleon Jimenez ou "Timochenko". C'est le nom de Nueva Colombia (Nouvelle Colombie) qui l'a emporté avec 36% des 10'387 votes.

Pas de candidat à la présidentielle

Pendant le congrès, les chefs des FARC feront aux délégués un point sur l'état d'application de l'accord de paix, signé fin novembre avec le président Juan Manuel Santos. Il s'agira aussi de désigner, comme le prévoit l'accord de paix, dix représentants au Parlement, qui compte 268 sièges, sur "propositions des différentes zones, des différentes structures", a expliqué Carlos Antonio Lozada, l'un des chefs des Farc.

L'éventualité d'un candidat présidentiel a été écartée en décembre par les Farc, qui ont assuré qu'il soutiendront la personne qui garantira le respect de l'accord de paix.

Carlos Lozada a assuré que le futur parti n'aura "rien à voir avec des modèles étrangers" comme les régimes cubain de Fidel Castro ou vénézuélien de Hugo Chavez. Il luttera néanmoins pour une santé et une éducation publiques et gratuites, ainsi que pour la protection de l'environnement.