Les défenseurs de la cause animale occupent le terrain: ils étaient dans la rue à Lausanne samedi pour compter les victimes de l'exploitation animale et à la fin de la semaine, le gratin des penseurs de la libération animale se déplacera à Genève pour trois jours de conférences internationales.
Souvent considéré comme extrémiste avec ses manifestations de rues provocatrices, le mouvement est aussi entré dans l'arène politique puisque des partis défendant la cause ont conquis des sièges aux Pays-Bas, en Espagne, au Portugal et en Australie.
En France, le mouvement associatif a créé le Parti animaliste. "Quel que soit le travail des associations, certes cela va entraîner une modification du comportement de la population mais rien au niveau de la loi" constate sa coprésidente, Isabelle Dudouet-Bercegeay. "Donc nous avons décidé qu'il était nécessaire d'aller nous-mêmes porter cette question animale sur le terrain politique pour pousser les autres partis politiques à s'emparer de cette question très importante."
Pas toujours les mêmes objectifs
En Suisse romande, il n'y a pas encore de parti défendant la cause animale. Certains y songent mais à condition d'adoucir le discours. "Notre but est d'interdire de tuer des animaux quand ce n'est pas nécessaire", explique Fabien Truffer, porte-parole de l'association Pour l'Egalité animale (PEA). "C'est plus difficile pour des personnes de dire qu'elles sont tout à fait d'accord avec ça."
En France, le Parti animaliste ne vise pas l'égalité animale mais veut interdire la corrida ou les expérimentations sur les animaux. Il veut également réduire la consommation, mais pas l'interdire. "Dans notre programme, nous avons un objectif de réduction de 25% de la consommation des produits d'origine animale d'ici 2025 (viande, poisson, produits laitiers, œufs)", poursuit Isabelle Dudouet-Bercegeay. "Et on se rend compte que c'est aussi le désir de beaucoup de Français aujourd'hui d'aller vers une diminution de la consommation."
Représentants à Berne, "une question de temps"
Avec 1% des voix et un budget restreint, le parti estime s'en être bien sorti aux élections législatives de juin dernier. En Suisse, l'association Pour l'égalité animale n'a pas encore de représentant à Berne, mais ce n'est qu'une question de temps assure Fabien Truffer: "On aura des personnes antispécistes au Parlement bien avant 20 ou 30 ans. C'est quelque chose d'à peu près certain."
La Suisse pourrait ainsi suivre l'exemple des Pays-Bas, où le parti des animaux compte aujourd'hui cinq députés sur 150 et deux sénateurs.
Sylvie Lambelet/oang