Environ 38'000 personnes ont parallèlement trouvé refuge ces derniers jours au Bangladesh voisin, évaluent des sources au sein des Nations unies. Ces violences sont probablement les plus meurtrières depuis des décennies pour les Rohingyas, une minorité musulmane dans un pays majoritairement bouddhiste.
Fuite vers le Bangladesh
L'armée dit mener des opérations contre ce qu'elle qualifie de "terroristes extrémistes", tout en protégeant les populations civiles. Les Rohingyas fuyant vers le Bangladesh rejettent cette version et parlent d'une campagne de meurtres délibérés et d'incendies volontaires destinés à les chasser du pays.
Le nouveau cycle de violences a débuté avec des attaques lancées le 25 août par des insurgés contre une trentaine de postes de police et une base de l'armée.
Les affrontements et la répression qui a suivi ont fait 370 morts environ parmi les rebelles et treize parmi les forces de sécurité, ont indiqué deux responsables gouvernementaux.
reuters/jc
Une minorité opprimée
Le sort réservé aux quelque 1,1 million de Rohingyas est devenu l'un des principaux défis lancés à Aung San Suu Kyi, qui exerce de facto les fonctions de chef du gouvernement birman depuis près d'un an et demi.
Les membres de cette minorité établie dans l'Etat de Rakhine ne peuvent obtenir la nationalité birmane et leurs déplacements sont soumis à de sévères restrictions. Nombre de bouddhistes birmans les considèrent comme des immigrants illégaux venus du Bangladesh.
Ils fuient la Birmanie depuis le début des années 1990, notamment par la mer. Ces derniers jours, les autorités bangladaises ont découvert des dizaines de corps le long des côtes du pays.
L'appel de l'ONU à la Birmanie
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres a appelé vendredi les forces de sécurité birmanes à la "retenue" contre la minorité musulmane du pays.
"Le secrétaire général s'inquiète fortement des informations sur les débordements durant les opérations conduites par les forces de sécurité de Birmanie dans l'Etat de Rakhine et il appelle à la retenue et au calme pour éviter une catastrophe humanitaire", a indiqué un porte-parole.