"Je ne vois pas l'adhésion arriver et je n'ai jamais cru que cela puisse survenir", a déclaré la démocrate-chrétienne (CDU) Angela Merkel lors d'un débat télévisé l'opposant à son adversaire, le social-démocrate Martin Schulz, à trois semaines des élections législatives allemandes du 24 septembre.
Le chancelière, qui ambitionne un quatrième mandat de 4 ans à la tête de l'Allemagne, a affirmé que la question était de savoir qui de la Turquie ou de l'UE "fermerait la porte" en premier. "Je discuterai avec mes collègues pour voir si nous pouvons parvenir à une position commune à ce sujet afin que nous puissions mettre un terme à ces négociations d'adhésion", a-t-elle ajouté.
Martin Schulz lui aussi opposé à l'adhésion
Auparavant, son rival, le candidat SPD Martin Schulz, a également déclaré au cours de cet échange qu'il mettrait fin au processus d'adhésion de la Turquie à l'UE s'il devenait chancelier.
Les propos de la chancelière marquent un net durcissement de la position du gouvernement allemand, alors que les sujets de discorde et de tension entre Berlin et Ankara s'accumulent depuis plusieurs mois.
agences/kkub
Duel Angela Merkel - Martin Schulz le 24 septembre
Les Allemands élisent le 24 septembre les 630 députés du Bundestag et le résultat définira le parti qui gouvernera. Au final, ce choix équivaut à un duel entre le social-démocrate Martin Schulz et la conservatrice Angela Merkel.
Pour beaucoup d'observateurs, l'enjeu du scrutin réside au final de savoir si Angela Merkel formera encore une coalition avec le SPD, si ce sera de nouveau le tour des libéraux du FDP, ou si cette fois ce sont les Verts qui entreront au gouvernement.
Les réfugiés, responsabilité d'un Etat prospère
Interrogée sur une potentielle "menace" posée par l'afflux de migrants sur le territoire allemands, Angela Merkel a rétorqué. "Ce n'est pas une menace. Nous les Allemands avons pendant longtemps profité des effets de la globalisation, notamment en terme d'emplois. Nous ne pouvons pas nous désolidariser maintenant des conflits qui nous entourent, en Syrie, en Irak, ou de la pauvreté en Afrique."
Cela ne veut pas dire que tous les réfugiés "pourront tous venir chez nous", a précisé la chancelier, en soulignant la nécessité de "combattre les causes de ces exils".