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L'ONU exige une enquête sur des crimes contre l'humanité au Burundi

Des hommes capturés par les forces de sécurité au Burundi en 2015 (image d'illustration). [Keystone - Melanie Gouby]
Selon la Commission d'enquête de l'ONU, des crimes contre l'humanité ont été perpétrés au Burundi. - [Keystone - Melanie Gouby]
Des enquêteurs de l'ONU ont exhorté lundi la Cour pénale internationale (CPI) à enquêter de toute urgence sur les crimes contre l'humanité et autres atrocités commis par les autorités au Burundi.

La Commission d'enquête indépendante de l'ONU sur le Burundi a "des motifs raisonnables" de conclure que des "responsables au plus niveau de l'Etat" ont perpétré des crimes contre l'humanité.

Une liste de responsables présumés de crimes contre l'humanité dans les violences en lien avec le processus électoral en 2015 a été établie, précise le document dévoilé lundi à Genève.

Violences d'une cruauté extrême

La Commission cite des "violations souvent d'une cruauté extrême, en particulier des exécutions extrajudiciaires, des arrestations et détentions arbitraires, des disparitions forcées, des actes de torture". La plupart de ces actes sont attribués aux forces de sécurité ou aux milices progouvernementales.

Des groupes d'opposition sont aussi responsables de violations des droits de l'homme, même si celles-ci "se sont avérées difficiles à documenter", explique la Commission.

Au total, les violences ont fait près de 600 victimes. Plus de 400'000 Burundais sont réfugiés.

ats/afp/prz

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Répression systématique

Le Burundi traverse une crise violente depuis la décision, en avril 2015, du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat controversé, obtenu en juillet de la même année.
Des manifestations avaient alors été violemment réprimées et un coup d'État manqué, en mai 2015, a fait basculer le pouvoir dans une répression systématique.

Pas d'accusation de génocide

Dans le rapport, la Commission ne retient pas la qualification de génocide. "Des insultes à caractère ethnique ont été prononcées à l'encontre de Tutsis". Mais la Commission "n'est pas en mesure d'établir l'existence d’une volonté politique de détruire" ce groupe de population.