L'importance du facteur environnemental est "énorme" dans les migrations actuelles. Les catastrophes naturelles, à l'image de l'ouragan Irma qui sévit actuellement aux Caraïbes, déplacent en moyenne 25 millions de personnes par année, soit environ une personne par seconde.
"A ce chiffre, il faut ajouter toutes les personnes déplacées par des dégradations plus lentes de leur environnement, comme la hausse du niveau des mers ou la dégradation des sols, et qui alimentent le flux des migrants que l'on dit économiques", souligne François Gémenne, chercheur à l'Université de Liège et à Science-Po Paris, dans l'émission Tout un monde de la RTS.
L'auteur de "L'Atlas des migrations environnementales" aux Presses de Science-Po estime d'ailleurs que "l'année 2017 va battre tous les records, avec les ouragans dans la zone caraïbe et les inondations dans le sud de l'Asie qui ont touché 42 millions de personnes".
"Sous-estimé" par les politiques
Or, pour François Gémenne, le phénomène de migration environnementale, qui touche autant des pays en développement que des pays industrialisés, reste "sous-estimé dans notre approche politique" et considéré comme "lointain" ou "marginal".
La proportion dans laquelle ces migrations vont augmenter dépendra pourtant des politiques, analyse François Gémenne. En d'autres termes, d'une combinaison de stratégies d'adaptation, permettant aux populations de rester où elles sont, et d'encouragements aux déplacements, par exemple grâce à des programmes de déplacement anticipé.
jvia