Alors que plusieurs syndicats ont appelé à manifester la semaine prochaine contre la réforme du droit du travail, Emmanuel Macron a voulu réaffirmer sa détermination face aux critiques concernant cette réforme durant un discours à l'école française d'Athènes.
Mais en employant le terme "fainéants" sans préciser d'emblée à qui il faisait référence, le chef de l'Etat a vite fait réagir, surtout à l'extrême gauche et à l'extrême droite.
L'un des premiers à exprimer son courroux a été le leader de la France insoumise (FI) Jean-Luc Mélenchon, qui a estimé que le président n'aimait pas les Français et qui a appelé les abrutis, les cyniques et les fainéants dans la rue.
Le secrétaire général du Parti communiste Pierre Laurent a ensuite embrayé, parlant d'insulte, alors que la députée FI Clémentine Autain a dénoncé un "mépris de classe". Le député FI Eric Coquerel a encore renchéri: "On n'est pas ses sujets".
Le socialiste François Lamy, ancien ministre chargé de la Ville sous François Hollande, s'est voulu plus concis.
A l'autre extrême de l'échiquier politique, on n'a pas été plus tendre, à l'image de la leader du Front national Marine Le Pen, qui a fustigé les "déclarations d'amour" du président, ou de son collègue Florian Philippot
Ian Brossat, adjoint PCF à la mairie de Paris, a lui ironisé sur le mot "fainéants", soulignant l'absentéisme de nombreux députés de la majorité depuis leur entrée en fonction.
Selon BFMTV, l'Elysée a ensuite tenté de rectifier le tir en argumentant que le terme "fainéants" n'était pas adressé aux Français, mais aux dirigeants politiques, "ceux qui n'ont pas fait les réformes pendant 15 ans".
boi
De précédentes polémiques
Emmanuel Macron avait déjà fait vivement réagir fin août quand il avait déclaré que "la France n'est pas réformable" et que "les Français détestent les réformes".
Le président avait aussi irrité en mettant en opposition "les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien" ou en déclarant, en pleine campagne présidentielle, à un militant CGT: "Vous n'allez pas me faire peur avec votre t-shirt. La meilleure façon de se payer un costard, c'est de travailler."
Quand il était ministre de l'Economie, Emmanuel Macron avait déjà utilisé des expressions perçues comme des provocations. Il s'était notamment excusé devant les députés après des commentaires sur les salariés "illettrés" des abattoirs Gad.