Modifié

Encore sous le choc d'Irma, Saint-Martin redoute l'arrivée de José

Images satellite de la Nasa qui montrent l'ouragan Irma passant au-dessus de l'est de l'île de Cuba et se dirigeant vers la Floride. [Courtesy NOAA National Weather Service National Hurricane Center]
La tension monte alors qu'Irma est à quelques heures de la Floride / Forum / 2 min. / le 9 septembre 2017
A peine sortis des dévastations causées par l'ouragan Irma, les habitants de Saint-Martin et Saint-Barthélémy, dans les Caraïbes, doivent déjà faire face à José, un autre ouragan rehaussé en niveau 4.

José doit passer dans la nuit de samedi à dimanche à 100 km au nord de Saint-Martin, déjà détruite à 95% par Irma, qui a touché Cuba samedi et fait route vers la Floride.

>> Lire aussi : L'ouragan Irma balaie le centre de Cuba, "gravement affecté"

A Saint-Martin et Saint-Barthélemy, placées en alerte maximale le passage de José entraînera "de la houle avec des creux de 5 à 7 mètres, de fortes pluies orageuses et des rafales de vents allant jusqu'à 130 à 150 km/h", selon Météo France.

"Ne sortir sous aucun prétexte"

La population est appelée par les autorités locales "à ne sortir sous aucun prétexte", souligne-t-on de même source.

Or les deux îles sont devenues très vulnérables après le passage de l'oeil d'Irma. Ce nouvel ouragan représente un casse-tête pour les équipes de secours à l'oeuvre sur les îles ravagées, qui tentent de déblayer et de porter assistance aux populations: José devrait paralyser les liaisons aériennes, alors que les liaisons maritimes étaient déjà suspendues.

>> Voir Irma et José en temps réel, selon EarthWindMap:

Femmes et enfants évacués à Saint-Martin

Dans l'île franco-néerlandaise de Saint-Martin, "nous sommes encore en train d'enlever les débris" laissés par Irma qui risquent de se muer en "projectiles pouvant blesser ou tuer" avec les nouveaux vents forts, a déclaré le commandant de la marine néerlandaise, jugeant "illusoire" que Saint-Martin puisse être correctement préparé à l'arrivée de José.

Dans la ville de Marigot, côté français, les toitures sont trouées, des débris de tôle, de ferraille et de végétaux jonchent le sol, les routes sont encore légèrement inondées.

Dans le minuscule aéroport de Grand-Case, unique porte de sortie d'une île coupée du monde, seuls les habitants les plus fragiles, femmes enceintes, enfants et personnes âgées, étaient évacués à destination de la Guadeloupe voisine.

La préfecture a demandé à la population "de regagner les abris les plus sûrs avant le passage du cyclone, et de s'éloigner des côtes et quartiers inondables". Neuf abris capables d'abriter "1600 personnes" vont être ouverts pendant le passage de José, a promis la ministre française des Outre-mer Annick Girardin.

Des problèmes de sécurité

La sécurité reste en outre difficile à assurer, a fait savoir l'armée française. "On n'arrive pas à sécuriser tous les points", a indiqué un haut gradé, alors que plusieurs témoignages faisaient état de magasins dévalisés. Une dizaine de personnes ont jusqu'ici été interpellées pour pillage, selon les gendarmes, qui vont être appuyés par des hélicoptères pour traquer les délinquants.

Selon le ministère français de l'Intérieur, 1100 personnes ont été envoyées en renfort dans les deux îles, dont 300 sapeurs-pompiers, 384 gendarmes, une trentaine de personnels de santé et des dizaines d'ingénieurs.

Selon les déclarations des gouvernements concernés, le bilan provisoire est d'au moins 25 morts dans les Caraïbes après le passage d'Irma: 12 à Saint-Martin, 5 dans les îles Vierges britanniques, 4 dans les îles Vierges américaines, 2 à Porto-Rico, et 1 à Barbuda et 1 dans l'archipel d'Anguilla.

agences/boi/jvia

Publié Modifié

1,2 milliard de dégâts

Le coût des dommages provoqués par l'ouragan Irma sur les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy est évalué à 1,2 milliard d'euros, a indiqué samedi la Caisse centrale de réassurance (CCR), réassureur public français spécialisé dans les catastrophes naturelles.

"Ce montant recouvre les dommages aux habitations, aux véhicules et aux entreprises" couverts par le régime d'indemnisation des catastrophes naturelles, a précisé CCR dans un communiqué.