Le chef de l'Etat français a solennellement signé les textes de la réforme dans les bureaux du palais de l'Elysée, siège de la présidence, lors d'une cérémonie officielle retransmise en direct à la télévision.
Le président, souvent critiqué pour son goût de la communication, avait déjà adopté la semaine dernière cette mise en scène à l'américaine, inhabituelle en France, pour la signature des lois de moralisation de la vie politique.
"Une réforme en profondeur"
Ces ordonnances "consacrent une réforme en profondeur, inédite, du marché du travail, indispensable à notre économie et à notre société", s'est félicité Emmanuel Macron, juste après avoir apposé son paraphe.
Plébiscitée par le patronat, la réforme apporte des "solutions pragmatiques pour les très petites entreprises et les petites et moyennes entreprises", a-t-il fait valoir, rappelant que "ce sont elles qui créent le plus d'emplois".
Les "effets seront structurants sur l'emploi, en particulier pour les plus jeunes", a-t-il promis.
afp/tmun
Accroître la "flexibilité" de la réglementation du travail
En avalisant la réforme, le président français reste fidèle à sa volonté affichée de ne pas céder à "la rue", selon ses propres mots.
Promesse-phare de campagne d'Emmanuel Macron, la réforme du droit du travail prévoit d'accroître la "flexibilité" de la réglementation du travail, de plafonner les dommages et intérêts accordés en cas de licenciement abusif ou encore d'autoriser les négociations directes avec les salariés, sans les syndicats, dans les entreprises de moins de 50 employés.
"Un recul social" selon les syndicats
Les syndicats voient dans la réforme du droit du travail un "recul social", tout comme le parti de la gauche radicale, La France insoumise (LFI). La mobilisation ne fait que "commencer", a assuré son leader Jean-Luc Mélenchon, qui a appelé samedi à une nouvelle manifestation contre ce qu'il appelle un "coup d'Etat social".
La contestation dépasse le cadre de cette réforme, qui sera suivie par celle du chômage et des retraites. De nouvelles mobilisations sont annoncées dans les semaines à venir et en particulier lundi, avec celle des chauffeurs routiers qui promettent de bloquer une partie de la France.