Le juge a décidé que le chroniqueur, l'une des figures les plus respectées du journalisme en Turquie, pouvait être libéré après 11 mois de détention, même s'il doit être jugé pour "activités terroristes".
Le procès des collaborateurs de Cumhuriyet, un journal très critique du président Recep Tayyip Erdogan, a été ajourné au 31 octobre.
Lors de l'ouverture du procès fin juillet, le tribunal avait décidé de remettre en liberté provisoire 7 collaborateurs de Cumhuriyet arrêtés en octobre, dont le caricaturiste Musa Kart, mais avait exclu de cette mesure 5 autres, dont le sort a été décidé lundi.
Cumhuriyet, un journal dans le viseur depuis 2015
La rédaction de Cumhuriyet s'était attiré les foudres de Recep Tayyip Erdogan après avoir publié en 2015 un article affirmant qu'Ankara livrait des armes à des islamistes en Syrie. Son directeur d'alors, Can Dündar, exilé en Allemagne, est jugé par contumace.
afp/ther
Près de 200 manifestants
Quelque 200 manifestants se sont rassemblés lundi devant le palais de justice à Istanbul où se déroule l'audience, brandissant des portraits des journalistes jugés et des banderoles avec les inscriptions "la liberté aux journalistes" et "la liberté de la presse ne peut être réduite au silence".
Pour les défenseurs des droits de l'Homme, ce procès traduit le recul des libertés en Turquie depuis le putsch manqué, suivi de purges massives qui ont frappé les milieux critiques: élus prokurdes, médias et ONG.
Une liberté de la presse vacillante
Selon le site P24, spécialisé dans la liberté de la presse, quelque 170 journalistes sont détenus en Turquie.
Celle-ci occupe la 155e place sur 180 au classement 2017 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF).