Les délégués du comité anti-torture (CPT), l'organe spécialisé du Conseil de l'Europe, se sont rendus en avril et juillet 2016 dans une vingtaine de camps, bureaux de police ou postes-frontières, où des migrants étaient retenus. Ils ont également visité des "hotspots", camps destinés à enregistrer les nouveaux arrivants, sur des îles de la Mer Egée.
En théorie, les migrants arrivant par bateau depuis la Turquie devaient rester seulement quelques jours dans ces centres. Mais ils y restent en réalité des semaines, voire des mois.
Surpopulation et violences
Au "hotspot" de Moria, sur l'île de Lesbos, qui comptaint 3000 migrants pour 1500 places en juillet 2016, les inspecteurs ont vu 43 personnes dans un container de 46m2.
La délégation a également recueilli des témoignages selon lesquels des policiers auraient frappé des migrants ou qu'ils les auraient menottés à une grille pendant toute une nuit, pour les punir d'avoir réclamé de l'eau, une couverture ou un matelas.
ats/cab
Des améliorations constatées
La seconde visite, en juillet 2016, a permis au CPT de constater des améliorations, dont un régime de semi-liberté pour les résidents, sans que les conditions de vie puissent être qualifiées d’adéquates.
Les experts européens reconnaissent les difficultés exceptionnelles auxquelles était confrontée la Grèce, qui a vu arriver sur son sol 850'000 migrants pour la seule année 2015.
Davantage un problème d'organisation que d'argent
Selon un expert du CPT contacté par l'AFP, les difficultés pointées par l'organisation paneuropéenne ne résultent pas forcément d'un manque de moyens financiers - car la Grèce bénéficie de fonds européens afin d'accueillir les migrants - mais plutôt d'un manque d'organisation et de coordination entre les différents services concernés par la prise en charge des réfugiés.
La création de ces centres de transit, décidée par l’Union européenne, devait permettre de "relocaliser" au sein des Etats membres les migrants pouvant prétendre au statut de réfugié.
Mais les "hotspots" sont devenus des centres de long séjour du fait des réticences de ces derniers à accueillir les réfugiés.