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L'ONU veut l'arrêt des opérations militaires contre les Rohingyas

La situation en Birmanie dénoncée à nouveau par l'ONU
La situation en Birmanie dénoncée à nouveau par l'ONU / L'actu en vidéo / 51 sec. / le 29 septembre 2017
Le patron de l'ONU Antonio Guterres a réclamé un "arrêt des opérations militaires" dans l'ouest de la Birmanie et dénoncé un "cauchemar humanitaire", alors qu'au moins 15 réfugiés de cette minorité musulmane sont morts en mer.

Une embarcation de Rohingyas, partie mercredi soir vers le Bangladesh depuis un village côtier de l'Etat Rakhine, a coulé à quelques encablures de la terre ferme. Les eaux du golfe du Bengale ont charrié 15 corps, dont ceux de 10 enfants et 4 femmes, un bilan qui devrait s'alourdir.

"Accès humanitaire"

Lors d'une rare réunion publique du Conseil de sécurité sur la Birmanie - la dernière remontait à 2009 -, le secrétaire général Antonio Guterres a réclamé jeudi au gouvernement birman un "accès humanitaire" dans la zone de conflit. Il demande aussi "le retour en sécurité, volontaire, digne et durable" dans leurs régions d'origine des réfugiés ayant fui au Bangladesh.

Le nombre de réfugiés dans ce pays depuis fin août pour échapper aux violences dans l'ouest de la Birmanie, théâtre de la campagne de répression de l'armée consécutive à des attaques de la rébellion rohingya le 25 août, a franchi jeudi la barre du demi-million, selon l'ONU.

ats/cab

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Conseil de sécurité pas uni

La Birmanie dénonce un parti pris pro-Rohingyas de la communauté internationale. "Il n'y a ni nettoyage ethnique, ni génocide", a assuré au Conseil Thaung Tun, conseiller birman à la sécurité nationale.

La Chine, principal soutien de la Birmanie, où elle compte d'importants intérêts économiques, a apporté son soutien à la Birmanie. "Il faut être très prudent quand on parle de nettoyage ethnique, de génocide", a renchéri l'ambassadeur russe Vassily Nebenzia.

"Le statu quo n'est pas tenable", a jugé pour sa part l'ambassadeur français, François Delattre, tandis que Nikki Haley, représentant les Etats-Unis, dénonçait "une campagne militaire brutale et continue".

Minorité musulmane apatride

Les Rohingyas, plus grande population apatride au monde, sont traités comme des étrangers en Birmanie, un pays à plus de 90% bouddhiste. Victimes de discriminations, ils ne peuvent ni voyager ni se marier sans autorisation, et n'ont accès ni au marché du travail ni aux services publics comme les écoles et les hôpitaux.

L'ONU considère que l'armée birmane et les milices bouddhistes se livrent à une épuration ethnique contre cette communauté musulmane dans l'Etat Rakhine, région historiquement troublée.