Il s'agirait d'une mesure de réciprocité en réponse au mal mystérieux qui a affecté des diplomates américains à La Havane.
"Nous maintenons nos relations diplomatiques avec La Havane", a déclaré le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson. Les "expulsions" ont été décidées "en raison de l'incapacité de Cuba à prendre les mesures appropriées pour protéger nos diplomates" et aussi pour "assurer l'équité" dans la présence diplomatique des deux pays.
Les diplomates expulsés, dont les autorités américaines ont fourni mardi matin la liste nominative à l'ambassade de Cuba à Washington, ont sept jours pour quitter le pays.
Attaques "soniques"
Les diplomates américains à Cuba ont été touchés par un mal mystérieux affectant leur santé. Ces affections s'expliqueraient pas la propagation d'attaques "soniques" inexpliquées, ayant causé des pertes d'audition, des vertiges et des fatigues chroniques des diplomates américains.
Washington avait déjà discrètement expulsé deux diplomates cubains en mai, alors que cette affaire digne d'un film d'espionnage n'avait pas encore été révélée - elle ne l'a été qu'en août. Les Américains n'accusent pas les Cubains d'être directement derrière ces "attaques", mais les tiennent responsables de la sécurité de leurs diplomates à La Havane.
Vendredi, la riposte était déjà passée à la vitesse supérieure: le département d'Etat américain a rappelé "plus de la moitié" du personnel de son ambassade à La Havane et a suspendu l'octroi de visas de routine américains à Cuba. Il a appelé tous les ressortissants américains à éviter de se rendre sur cette île très touristique des Caraïbes.
>> Relire : Les Etats-Unis rappellent plus de la moitié de leurs diplomates à Cuba
afp/fme
Cuba juge Washington responsable de la détérioration des relations
A La Havane, le ministre des Affaires étrangères Bruno Rodriguez a qualifié la décision d'"injustifiée (...), infondée et inacceptable, comme le prétexte avancé pour la justifier".
"Par ces actions politiquement motivées et irréfléchies, le gouvernement des Etats-Unis est responsable de la détérioration actuelle et probablement future des relations bilatérales", a-t-il prévenu lors d'une conférence de presse.
Bruno Rodriguez a rejeté cette mesure prise "sans qu'il y ait de résultats d'enquête concluants ni de preuves des incidents". C'est une décision "éminemment politique", a-t-il dénoncé, appelant le gouvernement américain "à cesser de politiser ce sujet, ce qui peut provoquer une escalade non-souhaitée, raréfier et faire rétrocéder encore les relations bilatérales".