"La vérité c'est que la Suisse ne veut pas être dans l'Union européenne sur le plan politique pour ne pas perdre une souveraineté qu'elle a, de fait, déjà largement concédée en matière économique", estime Pascal Lamy, dans La Matinale de La Première.
La Suisse est théoriquement indépendante, en réalité, elle est très largement intégrée dans l'Union européenne
L'ancien président de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) admet que "la gestion de toutes ces bilatérales entre l'Europe et la Suisse est compliquée, mais c'est la réalité d'aujourd'hui." Ajoutant que "la Suisse est théoriquement indépendante, en réalité pour tout ce qui compte dans la vie quotidienne, elle est très largement intégrée dans l'Union européenne."
"Une Europe puissance"
Bilatérales, Brexit, Pascal Lamy dresse un constat sans appel. "Je regarde de près ce qui se passe pour le Brexit, je regarde de près ce que raconte Christoph Blocher et je dis que l'oeuf suisse est déjà dans l'omelette européenne. Tout discours populiste qui consiste à dire c'est facile de sortir un oeuf d'une omelette n'est pas forcément conforme à la vérité."
Pascal Lamy, proche de la sphère d'Emmanuel Macron, croit en une "Europe puissance", telle que la défend le président français, qui a récemment énuméré de nombreuses solutions concrètes.
Cette initiative tombe à point nommé alors que, selon les études d’opinion, un regain d'envie d'Europe est constaté du fait de l’action conjuguée du Brexit, de Donald Trump, de Vladimir Poutine et de Recep Tayyip Erdogan. L'ancien président de l'OMC s’en explique plus longuement dans l'émission Tout un monde.
Interview: Alain Franco
Texte web: Lara Gross