"Non seulement le gouvernement mais tous les Catalans ont le droit de savoir avec certitude si (...) la Generalitat (exécutif régional) a déclaré l'indépendance de la Catalogne", a écrit le chef du gouvernement Mariano Rajoy dans une lettre en réponse à la missive adressée plus tôt par le président régional catalan.
Carles Puigdemont temporise
Dans cette lettre, Carles Puigdemont annonce au gouvernement espagnol son souhait de "suspendre" le mandat confié par les Catalans d'aller vers un pays indépendant et assure que sa priorité sera de privilégier ce dialogue.
"Pendant les deux prochains mois, notre principal objectif est de vous amener à dialoguer", écrit-il à Mariano Rajoy, en lui demandant une réunion en urgence.
Une réponse pour jeudi
"Sur un sujet aussi important que celui-ci, nous avons demandé et nous demandons de la clarté", a répondu la vice-présidente du gouvernement Soraya Saenz de Santamaria à la presse en rappelant qu'un délai final court jusqu'à jeudi. "La persévérance dans la confusion est incompréhensible", a-t-elle ajouté.
Mariano Rajoy avait sommé Carles Puigdemont de donner sa réponse avant 10h00. Désormais il a face à lui un dernier délai, fixé à jeudi 10h00, au-delà duquel le gouvernement pourrait décider de suspendre tout ou partie de l'autonomie de la Catalogne, une mesure jamais appliquée en Espagne depuis que ce pays est redevenu démocratique, en 1977.
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Dans son courrier, Carles Puigdemont rappelle les résultats du référendum interdit sur l'indépendance du 1er octobre, où selon son gouvernement, le oui à l'indépendance l'a emporté avec 90,18% des suffrages et un taux de participation de 43%.
agences/jc/tmun
Carles Puigdemont veut une médiation suisse
Dans un entretien publié lundi par Blick, Carles Puigdemont demande à la Suisse d'intervenir pour éviter l'escalade de la crise en Espagne. "La Suisse a une tradition longue et réussie de médiation internationale", déclare le président séparatiste catalan. "La Catalogne est sincèrement prête à dialoguer avec Madrid si le gouvernement suisse approuve la médiation", ajoute-t-il.
En coulisses, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) est déjà en contact avec les deux parties, avait confirmé à la RTS Berne début octobre. "Les conditions pour une facilitation ne sont en ce moment pas réunies", avait toutefois précisé le DFAE. "Une facilitation ne peut se faire que si les deux parties le demandent."