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Les forces irakiennes progressent dans Kirkouk face aux combattants kurdes

Un drapeau irakien déployé sur un pont passé sous contrôle des forces de Bagdad au sud de Kirkouk. [Anadolu Agency / AFP - Hassan Ghaedi]
Un drapeau irakien déployé sur un pont passé sous contrôle des forces de Bagdad au sud de Kirkouk. - [Anadolu Agency / AFP - Hassan Ghaedi]
Les forces irakiennes ont avancé lundi dans des zones de Kirkouk contrôlées par les peshmergas. Les combattants kurdes, comme l'armée irakienne, sont des alliés des Etats-Unis dans la guerre contre le groupe Etat islamique.

Le gouvernement de Bagdad a précisé que ses troupes avaient repris aux peshmergas plusieurs sites stratégiques quasiment sans combattre, dont siège du gouvernement local, l'aéroport de Kirkouk, des sites pétroliers et une base aérienne.

Les hommes du Service de contre-terrorisme (CTS), formés par les Américains, appuient les opérations de l'armée irakienne.

Les troupes de Bagdad sont même entrées dans la ville de Kirkouk, où elles décrochaient les drapeaux kurdes des bâtiments et des postes de contrôle pour les remplacer par des drapeaux irakiens, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Les peshmergas ont réagi dans un communiqué en affirmant que le gouvernement irakien allait "payer cher" cette opération "de guerre contre le peuple du Kurdistan".

Retrait des forces kurdes

La chaîne de télévision kurde Rudaw a rapporté que les peshmergas s'étaient retirés de positions situées au sud de Kirkouk.

Des vidéos ont montré des convois de peshmergas quittant leurs positions tandis que des habitants leur jetaient des pierres.

Des combats nocturnes ont toutefois eu lieu entre les forces kurdes et les Unités de mobilisation populaire, des milices chiites soutenues par l'Iran. Dix peshmergas ont été tués, a indiqué lundi un responsable kurde.

"Un malentendu", selon la coalition

Face à l'affrontement de deux forces alliées dans la lutte contre le groupe Etat islamique, les Etats-Unis et la coalition internationale ont exhorté les parties "à éviter une escalade".

"Nous continuons de pousser au dialogue entre autorités irakiennes et kurdes. Toutes les parties doivent rester concentrées sur la lutte contre notre ennemi commun, l'EI, en Irak", a déclaré la coalition dans un communiqué.

Commentant les accrochages armés de la nuit, elle a dit vouloir croire à un "malentendu" entre troupes gouvernementales et peshmergas, lié notamment à une "mauvaise visibilité".

Craignant un enlisement, des milliers d'habitants ont quitté lundi les quartiers kurdes de Kirkouk pour se diriger vers Erbil et Souleimaniyeh, les deux principales villes du Kurdistan, ont constaté des journalistes sur place.

reuters/afp/mre

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Crise aiguë depuis le référendum kurde

Les autorités irakiennes et la région autonome du Kurdistan sont en crise ouverte depuis le référendum du 25 septembre sur l'indépendance kurde.

La province pétrolière de Kirkouk, que se disputent Bagdad et Erbil, a participé au référendum organisé à l'initiative du président du Kurdistan autonome Massoud Barzani, contre l'avis de Bagdad.

Ces zones disputées représentent une bande de terre longue de plus de 1000 kilomètres, partant de la frontière syrienne jusqu'à celle avec l'Iran et s'étend sur 37'000 km2.