Trois fronts. A l'ouest, l'armée syrienne, appuyée par la Russie. Au nord, l'alliance arabo-kurde appelée FDS (Forces démocratiques syriennes), soutenue par les Etats-Unis. A l'est, les forces irakiennes, elles aussi aidées par l'armée américaine.
Face à ces offensives, le groupe Etat islamique a multiplié les revers. Les djihadistes sont sur le point de perdre leur "capitale" syrienne, Raqa, alors qu'ils ont déjà capitulé en juillet à Mossoul, leur grand fief en Irak. Depuis plus de deux ans, leur territoire ne cesse de fondre.
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"Le groupe Etat islamique va s'adapter"
L'emprise territoriale de l'organisation djihadiste se limiterait dorénavant aux zones désertiques proches de la frontière entre la Syrie et l'Irak, dans les provinces de Deir Ezzor et Al-Anbar. Selon l'institut Study of War (ISW), cité par lemonde.fr, l'EI ne contrôlait en septembre plus que 12'000 km2, soit 80% de moins qu'à son apogée en 2014.
Se dirige-t-on progressivement vers la fin du groupe Etat islamique? L'organisation pourrait notamment trouver refuge dans un "califat virtuel", selon plusieurs experts. Mais pas uniquement.
"Le groupe EI va s'adapter", a récemment estimé dans l'émission Forum de la RTS Jean-Charles Brisard, président du Centre d'analyse du terrorisme à Paris. "Il n'y a pas de califat seulement virtuel. Sur le terrain, la disparition des bastions et de l'emprise territoriale ne va pas réduire la menace. On voit déjà le groupe se disperser, devenir progressivement clandestin. Il va mener une guérilla".
Vers une dispersion
Pour l'expert en terrorisme, la plupart des "40'000 djihadistes étrangers" arrivés en Syrie et en Irak depuis 2012 ne comptent pas rentrer dans leur pays. Ceux qui ne vont pas mourir sur le terrain se dispersent.
"On les voit tenter d'aller au Moyen Orient, au Yémen, vers l'Asie du Sud-Est ou encore la région du Sahel", a prévenu Jean-Charles Brisard.
Valentin Tombez