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Que faire des djihadistes étrangers retranchés à Raqa, en Syrie?

La sénatrice française Nathalie Goulet. [Nathalie Goulet]
Nathalie Goulet, ex-présidente d’une commission d'enquête sur la lutte contre le djihadisme / La Matinale / 6 min. / le 17 octobre 2017
Alors qu'il ne resterait plus que 300 djihadistes étrangers retranchés à Raqa, bastion syrien du groupe Etat islamique en train de tomber, la question de leur sort se pose: où les juger et les emprisonner?

Interrogée mardi dans La Matinale de la RTS, la sénatrice française Nathalie Goulet reconnaît que l'on ne sait pas quoi faire de ces combattants étrangers.

Alors que "la ministre française de la Défense Florence Parly a clairement indiqué tout haut ce que beaucoup de gens pensait tout bas, à savoir que si ces personnes ne rentraient pas, qu'elles étaient en fait tuées lors des combats, cela ne gênerait personne, il faut reconnaître qu'on n'est pas du tout prêt à régler cette question".

La sécurité avant tout

"Je pense en priorité à la sécurité de nos concitoyens. Le sort des gens qui se sont mis hors-la-loi en rejoignant des groupes terroristes m'importe un peu moins", a tout de même reconnu Nathalie Goulet, membre d'une commission d'enquête sur la lutte contre le djihadisme.

Les juger et les emprisonner en Europe pose également problème: "la situation carcérale en France est difficile. Nos prisons sont surpeuplées et sont un lieu notoire de radicalisation", a également relevé la sénatrice qui préférerait qu'un tribunal soit organisé en Syrie.

Le sort des femmes et des enfants

A côté des combattants djihadistes, il y a aussi des familles. D'après des estimations, il y aurait 300 femmes et 500 mineurs de moins de 15 ans pour les seuls ressortissants français.

"Je pense que les femmes et les enfants, il faut les rapatrier mais je préconiserai une sorte de sas de sécurité pour d'abord les identifier et ensuite apprécier leur dangerosité", a encore indiqué Nathalie Goulet.

lan

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