"Vous êtes complices, vous êtes responsables de ça", a lancé sur Facebook à l'adresse des autorités maltaises Matthew Caruana Galizia, membre du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ).
Il s'en est pris au Premier ministre travailliste Joseph Muscat et à son entourage, des cibles fréquentes de sa mère, les accusant d'avoir rempli le gouvernement, la police et les tribunaux d'"escrocs".
Daphne Caruana Galizia, 53 ans, à l'origine d'accusations de corruption qui avaient provoqué des élections anticipées en juin, a été tuée lundi par une puissante explosion qui a projeté sa voiture dans un champ voisin.
"En guerre contre l'Etat"
"Je n'oublierai jamais comment j'ai couru autour du brasier dans le champ, en essayant d'ouvrir la porte alors que le klaxon sonnait encore (...). J'ai regardé par terre et j'ai vu le corps déchiqueté de ma mère", a raconté Matthew Caruana Galizia.
"Voilà à quoi ressemble une guerre, et il faut que cela se sache (...). Nous sommes un peuple en guerre contre l'Etat et le crime organisé, qui ne se distinguent plus l'un de l'autre", a-t-il ajouté.
Rassemblement spontané
Le Premier ministre Joseph Muscat a rapidement dénoncé un acte "barbare" et promis qu'il n'aurait "de cesse que justice soit faite". De son côté, la Commission européenne s'est dite "horrifiée" par l'assassinat "d'une journaliste bien connue et respectée".
Lundi soir, des milliers de personnes s'étaient spontanément rassemblées, bougies à la main, à Sliema, près de La Valette, pour une veillée en hommage à l'ancienne journaliste devenue, selon le magazine Politico, "un WikiLeaks entier en une seule femme".
afp/ta