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Le pouvoir central espagnol augmente la pression sur le président catalan

La vice-présidente du gouvernement espagnol, Soraya Saenz de Santamaria, lors d'une conférence de presse au palais présidentiel à Madrid. [EPA/Keystone - Chema Moya]
La vice-présidente du gouvernement espagnol, Soraya Saenz de Santamaria, lors d'une conférence de presse au palais présidentiel à Madrid. - [EPA/Keystone - Chema Moya]
La vice-présidente du gouvernement espagnol a confirmé mercredi que Madrid cherchera à suspendre tout ou partie de l'autonomie de la Catalogne si ses dirigeants séparatistes ne renoncent pas à déclarer l'indépendance.

La confirmation de la vice-présidente du gouvernement espagnol, Soraya Saenz de Santamaria, intervient à 24 heures du délai fixé par Madrid à la Catalogne pour prononcer ou non son indépendance.

Si la demande du gouvernement au président séparatiste catalan Carles Puigdemont n'est pas satisfaite, ce dernier "provoquera l'application de l'article 155 de la Constitution" qui permet de suspendre l'autonomie, a déclaré Soraya Saenz de Santamaria.

>>Lire: L'article 155, l'arme de Madrid en cas de déclaration d'indépendance catalane

"La seule chose que je demande à M. Puigdemont est qu'il agisse avec bon sens et équilibre", avait auparavant déclaré le chef du gouvernement conservateur Mariano Rajoy, lors de la même session parlementaire.

Plusieurs scénarios?

Jusque-là, le gouvernement avait laissé entendre que l'option de la suspension d'autonomie n'était pas la seule sur la table, envisageant d'autres scénarios, notamment parce que la mise en oeuvre de l'article 155 est complexe.

Ce dernier, qui ne peut être déclenché que par une majorité absolue de sénateurs, permettrait ainsi au gouvernement central de prendre le contrôle direct de tout ou partie des compétences déléguées: la police, les finances, l'éducation, etc.

Précédent sous Franco

Mariano Rajoy avait déjà suggéré qu'en cas de déclaration d'indépendance, qu'elle soit immédiate ou différée, le gouvernement pourrait suspendre l'autonomie de la région, une mesure qui avait été appliquée en 1934 après la proclamation d'un "Etat catalan de la République fédérale espagnole". Celle-ci avait aussi été suspendue par le dictateur Francisco Franco (1939-1975).

Madrid a donné un ultime délai, jusqu'à jeudi 10h00 au président séparatiste de Catalogne pour qu'il revienne à la légalité, après son refus de dire clairement lundi s'il écartait une déclaration unilatérale d'indépendance.

afp/gax

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