Cette nouvelle loi, qui transpose dans le droit commun certaines mesures de l'état d'urgence en vigueur depuis les attentats de Paris de novembre 2015, a été adoptée à une large majorité par les sénateurs en seconde lecture, malgré les réserves exprimées par les défenseurs des droits.
L'état d'urgence qui confère aux autorités des pouvoirs exceptionnels, devait être temporaire, mais il a en fait été prorogé à six reprises, au gré des attentats ou des menaces.
Pouvoirs des préfets accrus
Les députés avaient déjà approuvé la semaine dernière ce texte qui doit prendre le relais de l'état d'urgence à partir du 1er novembre.
L'autorité administrative, notamment le préfet, verra désormais ses pouvoirs accrus au détriment de ceux du juge: la nouvelle loi facilite les perquisitions, les assignations à résidence, la fermeture des lieux de culte jugés suspects, renforce les contrôles d'identité aux frontières et aux abords des gares.
afp/tmun
Peu de débat public en France
Dénoncée comme "liberticide" par ses opposants, critiquée par des experts de l'ONU, la loi antiterroriste a suscité très peu de débat public dans la patrie revendiquée des droits de l'homme, traumatisée par une vague d'attentats djihadistes qui a fait 241 morts depuis 2015.
Si les discussions parlementaires ont été âpres en France - pour réclamer son abandon, à l'extrême gauche, ou son renforcement, à droite -, la majeure partie des citoyens semble s'en accommoder, au grand désespoir des défenseurs des droits. Les Français sont plus de la moitié (57%) à soutenir le texte, même si 62% d'entre eux estiment aussi qu'il aura "tendance à détériorer leurs libertés", selon un sondage Fiducial/Odoxa.
Treize attentats déjoués depuis le début de l'année
Treize attentats ont été déjoués en France depuis le début de l'année, a annoncé mercredi Emmanuel Macron. Devant les représentants des forces de l'ordre réunis à l'Elysée, le président français a salué le travail de la police.
Les "treize attentats déjoués" ont permis de sauver "des dizaines, voire des centaines de vie", a-t-il déclaré. Le chef de l'Etat français a également rappelé que "la lutte contre le terrorisme demande une communication horizontale en instantané".