Alors qu'un bus d'information visant à sensibiliser la population à la traite d'êtres humains a été inauguré mercredi à Berne, une victime qui a pu sortir de sa condition d'esclave domestique raconte le calvaire qu'elle a vécu.
>> Lire aussi : Un bus sillonnera la Suisse pour informer sur la traite des êtres humains
Arrivée il y a quelques années à Genève, cette femme a été reçue dans une famille originaire du même pays d'Afrique qu'elle. Elle venait pour étudier, mais très vite, le rêve annoncé a viré au cauchemar.
Il y avait beaucoup de violences et je ne comprenais pas
"Je ne faisais pas d'études, j'ai dû commencer à m'occuper des enfants, faire le ménage, toutes les tâches ménagères, pendant des années je suis pas allée à l'école", témoigne-t-elle. Et "il y avait autre chose, il y avait beaucoup de violences, des insultes et je ne comprenais pas", ajoute-t-elle.
Les violences sont physiques et psychologiques. La jeune femme a voulu quitter cet endroit, mais sans son passeport, qui lui a été confisqué, c'était impossible. Une bagarre a d'ailleurs éclaté avec sa patronne, quand elle a tenté de le récupérer.
"Elle m'a arraché les cheveux, on s'est bagarré, la voisine a appelé la police, la police est arrivée tout de suite, elle nous a trouvées sur le sol", témoigne la victime. Celle-ci a alors été conduite dans les locaux de la police, puis installée au Coeur des Grottes à Genève, un lieu qui accueille des femmes victimes de violence et d'exploitation. C'est là qu'elle a récupéré son passeport et reçu un soutien psychologique.
Chloé Steulet/boi/cer