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Le harcèlement sexuel et l'affaire Weinstein vus de Chine et d'Inde

L'affaire Weinstein a déclenché une vague d'indignation et de témoignages dans les pays occidentaux. Mais le scandale a-t-il touché l'Asie, en particulier la Chine et l'Inde, deux pays aux cultures très différentes?

Après les scandales de harcèlement sexuel lié à l'affaire Weinstein, l'émission Tout un monde de la RTS a fait le point vendredi sur les violences subies par les femmes en Chine et en Inde.

La situation en Chine

Ainsi en Chine, les médias ont suivi l'affaire Weinstein. Mais les internautes chinoises n’en ont pas profité pour créer de hashtag comme aux Etats-Unis (#MeToo, moi aussi) ou en France (#BalanceTonPorc) pour dénoncer les cas de harcèlement dont elles seraient victimes.

Le hashtag #MeToo n'a été repris qu'une centaine de fois sur Weibo, le Twitter chinois, ce qui est un nombre ridicule à l’échelle de l’internet chinois.

Par ailleurs, les autorités chinoises se sont employées à démontrer que le harcèlement sexuel est un problème qui touche les sociétés occidentales mais pas la Chine. En effet, un éditorial publié dans le China Daily, journal officiel chinois publié en anglais, a déclaré que "qu'en Chine, on apprend aux hommes à être protecteurs avec les femmes".

Mais le harcèlement sexuel et les inégalités entre les sexes existent bien dans le pays, même si les données officielles manquent.

La situation en Inde

L'affaire Weinstein a une autre résonance en Inde. Elle a en effet touché Bollywood, l'industrie du cinéma indien. Le producteur américain aurait essayé d'avoir un rendez-vous intime avec l'une des plus célèbres actrices indiennes, l'ex-miss monde Aishwarya Rai.

De plus, des milliers d'Indiennes ont réagi au hashtag #MeToo, libérant ainsi la parole dans un pays où ce genre de crimes est encore difficile à rapporter aux autorités ou à partager avec ses proches.

Les harcèlements sexuels sont en effet extrêmement courants en Inde et mal combattus par les policiers, qui sont essentiellement des hommes et ne prennent pas toujours ces crimes au sérieux. La plupart de ces agressions ne sont pas rapportées: on compte trois plaintes pour viol pour 100'000 habitants en Inde, ce qui est trois fois moins qu'en Suisse par exemple.

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La police de Calcutta a toutefois diffusé un message sur Facebook, affirmant qu'elle était préoccupée de voir tant d'aveux de harcèlement et a encouragé les résidents de la ville à venir déposer plainte.

Angélique Forget en Chine et Sébastien Farcis en Inde

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