Invoquant l'article 155 de la Constitution, jamais encore utilisé, Mariano Rajoy a demandé au Sénat de lui confier la faculté de dissoudre le parlement catalan, afin de "convoquer des élections dans un délai maximum de six mois".
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Le chef du gouvernement demande aussi que l'exécutif catalan présidé par Carles Puigdemont soit démis de ses fonctions, qui seront exercées "en principe par les ministères (nationaux) aussi longtemps que durera cette situation exceptionnelle".
Une première depuis la fin de la dictature
Ces mesures doivent être approuvées fin octobre au Sénat, où le parti du Premier ministre est majoritaire. Il s'est notamment assuré de l'appui du parti socialiste (PSOE), principale force d'opposition, et des centristes de Ciudadanos.
Mariano Rajoy dit avoir été contraint par les indépendantistes catalans de prendre cette décision afin de rétablir la légalité et d'empêcher la sécession de la région. "Un gouvernement démocratique ne peut tolérer que la loi soit violée", a-t-il déclaré.
"Ni l'autonomie catalane ni la gouvernance autonome ne sont suspendues", a-t-il ajouté, pour tenter de rassurer des Catalans très attachés à leur autonomie récupérée après la fin de la dictature de Francisco Franco en 1975.
Vers une proclamation d'indépendance unilatérale ?
Une grande manifestation est prévue samedi vers 17h00 à Barcelone, dont le but initial était de réclamer la libération de deux leaders indépendantistes détenus depuis le début de la semaine. Le gouvernement catalan fera une déclaration à 21h00.
Sommé de revenir à la légalité, le président de la Generalitat, Carles Puigdemont, avait menacé de faire proclamer officiellement l'indépendance de cette région de 7,5 millions d'habitants si son autonomie était suspendue. Il affirme avoir un mandat pour faire sécession, après avoir organisé un référendum d'autodétermination interdit par la justice.
D'après les autorités catalanes, plus de deux millions de Catalans, soit 43% de l'électorat, ont voté à 90% oui à l'indépendance malgré des interventions parfois violentes de la police pour les en empêcher, le 1er octobre.
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agences/ta