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Après Hollywood, l'affaire Weinstein éclabousse la mode et la finance

Le sulfureux photographe Terry Richardson à Los Angeles en 2013. [Getty Images/AFP - Rachel Murray]
Le sulfureux photographe Terry Richardson a été "blacklisté" par le groupe Condé Nast, propriétaire de Vogue et Vanity Fair. - [Getty Images/AFP - Rachel Murray]
Dans le sillage de l'affaire Weinstein, les mondes de la mode et de la finance sont à leur tour touchés par le harcèlement sexuel. Le fonds d'investissement Fidelity et le groupe d'édition Condé Nast ont pris des mesures.

Fidelity, l'une des sociétés d'investissements les plus influentes au monde, et l'un des rares fonds à être dirigé par une femme, a ainsi renvoyé deux dirigeants après des accusations de harcèlement sexuel à leur encontre, a indiqué mardi une source proche du dossier.

La PDG de Fidelity, Abigail Johnson, a embauché dans la foulée une firme externe pour enquêter sur le département actions, selon cette source. Lors d'une réunion d'urgence, la direction a en outre réaffirmé sa "tolérance zéro" face à tout comportement "inapproprié".

Ces limogeages sont les premiers officialisés dans la finance américaine, un milieu dominé par les hommes, depuis les premières révélations le 5 octobre sur l'affaire Harvey Weinstein, le magnat d'Hollywood.

>> Lire aussi : La parole des femmes se libère dans la foulée de l'affaire Weinstein

Terry Richardson "blacklisté"

Dans le monde de la mode, Condé Nast, propriétaire de prestigieux magazines comme Vogue, Vanity Fair, ou GQ, a indiqué qu'il ne souhaitait plus faire travailler le célèbre photographe Terry Richardson, accusé depuis des années de harceler sexuellement les mannequins.

"Toute séance de photos programmée ou toute séance terminée mais non publiée devra être supprimée et remplacée par d'autres contenus," a écrit le vice-président de Condé Nast International, James Woolhouse, dans un mail cité par The Telegraph.

Condé Nast Etats-Unis a également confirmé n'avoir "rien prévu avec (Terry Richardson) à l'avenir", avant d'ajouter: "Le harcèlement sexuel sous toutes ses formes est inacceptable et ne saurait être toléré."

#MyJobShouldNotIncludeAbuse

Même si beaucoup ont déploré sur Twitter une réaction "tardive" de Condé Nast, le bannissement du photographe culte de ces prestigieux magazines signale peut-être un tournant dans un milieu qui, comme le cinéma, a longtemps incarné l'omerta qui régnait sur ce problème.

La semaine dernière, la mannequin new-yorkaise Cameron Russell avait déjà jeté un pavé dans la mare en invitant ses homologues à confier leurs expériences d'agressions sexuelles sur son compte Instagram, récoltant une avalanche de témoignages.

Même si les noms ont été effacés, certains ont dit avoir reconnu le comportement de Richardson dans plusieurs récits publiés sous le hashtag #MyJobShouldNotIncludeAbuse ("Mon travail ne devrait pas inclure d'abus").

>> Le débat d'Infrarouge :

Affaire Weinstein: la fin de l'omerta?
Affaire Weinstein: la fin de l'omerta? / Infrarouge / 59 min. / le 18 octobre 2017

afp/dk

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Des dizaines d'accusations contre Harvey Weinstein

Les initiatives de ces entreprises interviennent alors que le torrent d'accusations de harcèlement ne tarit pas dans le secteur du cinéma, touché au coeur par les révélations sur le tout-puissant producteur Harvey Weinstein.

Une cinquantaine de femmes ont depuis le 5 octobre déclaré publiquement avoir été soit harcelées, soit agressées, parfois jusqu'au viol, par le producteur multi-oscarisé.