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Le président de la Catalogne renonce à convoquer des élections anticipées

Catalogne: Puigdemont renonce aux élections anticipées
Catalogne: Puigdemont renonce aux élections anticipées / 19h30 / 1 min. / le 26 octobre 2017
Devant la presse, le président catalan Carles Puigdemont a annoncé jeudi avoir envisagé la convocation d'élections anticipées dans la région. Il y a toutefois renoncé, affirmant ne pas avoir les garanties nécessaires de Madrid.

"J'étais prêt à appeler à des élections si des garanties étaient fournies. Aucune garantie ne justifie d'appeler aujourd'hui à des élections", a déclaré Carles Puigdemont dans une courte allocution au siège de la Generalitat, l'exécutif catalan à Barcelone.

Il a ajouté qu'il appartenait à présent au Parlement régional de continuer sur la voie du mandat en faveur de l'indépendance donné par les électeurs lors du référendum du 1er octobre.

Signe de la gravité de la situation, le président séparatiste a tergiversé pendant des heures jeudi, annonçant une allocution, puis la repoussant deux fois, alors que beaucoup attendaient de savoir si un espoir de dialogue existait encore entre Madrid et Barcelone.

Plus tôt dans la journée, l'agence de presse catalane avait écrit que le dirigeant devait annoncer jeudi la tenue d'élections régionales anticipées. Le quotidien La Vanguardia croyait pour sa part savoir que le scrutin serait convoqué pour le 20 décembre.

Menace de suspension de l'autonomie

Quelques minutes après l'allocution de Carles Puigdemont, la vice-présidente du gouvernement espagnol Soraya Saenz de Santamaria a commencé à défendre devant le Sénat à Madrid l'application de l'article 155, pour "ouvrir une nouvelle étape" dans laquelle la loi serait "respectée".

"Le voyage de l'indépendantisme, qui ne mène nulle part, doit s'achever, pour revenir au respect de la légalité", a-t-elle lancé.

Le Sénat doit décider vendredi s'il accorde au Premier ministre Mariano Rajoy, au titre de l'article 155 de la Constitution, le pouvoir de destituer l'exécutif catalan, la mise sous tutelle de sa police, son Parlement, ses médias publics, le temps d'organiser dans la région des élections début 2018.

>> Lire aussi : L'article 155, l'arme de Madrid en cas de déclaration d'indépendance catalane

Ce vote lui est en principe acquis: les conservateurs disposent d'une confortable majorité au Sénat. Ils devraient pouvoir compter sur le soutien du Parti socialiste et des libéraux du parti Ciudadanos, né en Catalogne contre l'indépendance.

>> Les précisions de Marie Bolinches, à Madrid :

Catalogne - Indépendance: l'analyse de Marie Bolinches depuis Madrid
Catalogne / Indépendance: l'analyse de Marie Bolinches depuis Madrid / 19h30 / 46 sec. / le 26 octobre 2017

Deux camps irréconciliables

La Catalogne, l'une des régions les plus riches d'Espagne, est au coeur de la plus grave crise politique qu'ait connue le pays depuis le retour à la démocratie en 1977, après la tenue le 1er octobre d'un référendum d'autodétermination non reconnu par Madrid et interdit par la justice.

Les deux camps semblent désormais irréconciliables. Mariano Rajoy espère que les Catalans, divisés à parts presque égales sur l'indépendance, tourneront le dos aux indépendantistes, sans appuis internationaux et provoquant la fuite des entreprises, touristes et emplois.

Les séparatistes au pouvoir en Catalogne tablent sur le soutien de nombreux citoyens se sentant méprisés par Madrid et écoeurés par les violences policières qui ont émaillé le référendum d'autodétermination. Les résultats du scrutin - 90% de oui avec 43% de participation - sont invérifiables.

>> Le point sur la journée de jeudi dans Forum :

Le président de l'exécutif catalan Carles Puigdemont à Barcelone jeudi 26 octobre. [AP/Keystone - Emilio Morenatti]AP/Keystone - Emilio Morenatti
Le président de la Catalogne renonce à convoquer des élections anticipées / Forum / 2 min. / le 26 octobre 2017

agences/dk/tmun

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Les jeunes dans la rue à Barcelone

Des milliers de jeunes ont manifesté jeudi à Barcelone pour réclamer l'indépendance, déçus que le président catalan ne l'ait proclamée avant la mise sous tutelle de la région par Madrid, mais gardant espoir que le Parlement catalan franchisse le pas.

"La République, maintenant", ont crié plusieurs milliers d'entre eux, 9000 au plus fort de la mobilisation, selon la police urbaine de Barcelone. Les jeunes ont arpenté les rues du centre, déposant des oeillets rouges sur le seuil de l'immeuble abritant le siège de l'association Omnium Cultural, puissante association séparatiste dont le chef de file a été emprisonné pour sédition.