La Fondation Nobel, qui gère la fortune laissée par l'industriel suédois Alfred Nobel (1833-1896), a été accusée par l'ONG Future in our hands d'avoir des placements dans des fonds présents au capital d'entreprises contribuant à la fabrication d'armes nucléaires.
Cela signifie qu'une partie des 9 millions de couronnes (925'000 euros) de chaque prix Nobel pourrait provenir de ces investissements controversés. Or le Nobel de la paix a récompensé cette année la Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires (ICAN).
"Cela fait tache"
Le directeur de l'Institut Nobel, Olav Njølstad, a confirmé que "moins de 1%" des actifs de la Fondation Nobel étaient indirectement placés dans des groupes contribuant à fabriquer la bombe atomique. "Cela fait tache", a-t-il admis jeudi soir à la radio norvégienne.
La Fondation s'est engagée à corriger celà "sous douze mois" en vertu d'un nouveau règlement éthique adopté en mars.
afp/cab
Coalition regroupant des centaines d'ONG, l'ICAN a oeuvré pour l'adoption d'un traité historique d'interdiction de l'arme atomique signé le 7 juillet par 122 pays mais affaibli par l'absence des neuf puissances nucléaires.
La campagne a annoncé jeudi avoir invité une rescapée d'Hiroshima pour recevoir le Nobel aux côtés de la directrice de l'ICAN, la Suédoise Beatrice Fihn. Setsuko Thurlow avait 13 ans quand, le 6 août 1945, les États-Unis ont procédé sur sa ville au premier bombardement atomique de l'Histoire, faisant environ 140.000 morts.