Madrid a annoncé au journal officiel la destitution du chef opérationnel de la police catalane Josep Lluis Trapero. Une décision prise dans le cadre des mesures de mise sous tutelle de la Catalogne adoptées la veille.
Vendredi, le chef du gouvernement Mariano Rajoy avait déjà démis de ses fonctions le directeur administratif de la police régionale, les Mossos d'Esquadra, ainsi que des membres de l'exécutif catalan, après la déclaration d'indépendance proclamée par le Parlement régional.
Josep Lluis Trapero est devenu au fil des semaines une figure emblématique de la crise catalane: devenu héros national en août pour sa gestion des attentats djihadistes, qui ont fait 16 morts en Catalogne, il est désormais sous le coup d'une enquête pour "sédition", la justice le soupçonnant d'être restés passif lors de manifestations visant la Guardia civile en septembre.
Les Mossos ont dans la foulée publié un Tweet dans lequel ils disent continuer à travailler normalement pour protéger la population.
Fête durant la nuit
Cette annonce intervient alors que les indépendantistes ont fêté toute la nuit sur la place Sant Jaume de Barcelone.
Samedi après-midi à Madrid, ce sera au tour des partisans du maintien de la Catalogne en Espagne de manifester: deux camps diamétralement opposés, symbole d'une crise sans précédent pour l'Espagne depuis son retour dans le camp de la démocratie, en 1977.
Vendredi soir, quelques heures seulement après la proclamation de "la République catalane comme Etat indépendant et souverain", le gouvernement espagnol a de fait commencé à mettre en application tout un arsenal de mesures exceptionnelles, préparées depuis des semaines.
A l'issue d'un conseil des ministres extraordinaire, le dirigeant conservateur Mariano Rajoy a annoncé la destitution du président séparatiste catalan Carles Puigdemont et de son gouvernement. Et le Parlement catalan, dominé par les indépendantistes, a été dissous, en attendant son renouvellement, lors d'un scrutin annoncé pour le 21 décembre.
Carles Puigdemont garde le silence
Relevé de ses fonctions par Madrid, le président catalan Carles Puigdemont ne s'est pas exprimé depuis l'annonce officielle de sa destitution. Le parquet général d'Espagne avait déjà annoncé qu'il engagerait la semaine prochaine une procédure judiciaire pour "rébellion" contre Carles Puigdemont, qui risque la prison.
L'Assemblée catalane a pour sa part tweeté vendredi soir qu'elle n'avait pas pour habitude de commenter "la politique de gouvernements étrangers" (Madrid en l'occurence, ndlr).
>> Retour sur les événements de vendredi : Madrid destitue le gouvernement catalan après la proclamation d'indépendance
afp/jvia