Le procès de l'attentat du musée du Bardo, qui a fait 22 morts dont 21 touristes en mars 2015, a ainsi démarré en catimini en juillet, sans que les victimes ne soient convoquées. Près de la moitié des prévenus n'étaient pas présents.
Lors de la seconde audience du procès du Bardo mardi, ils étaient 18 sur 26 dans le box. Et le procès a de nouveau été renvoyé.
La justice antiterroriste, dotée d'enquêteurs et d'un parquet spécialisés, est pourtant moins engorgée et mieux dotée que les autres juridictions, et plutôt compétente selon plusieurs observateurs.
Victimes pas assez associées
Les victimes ont à maintes reprises regretté d'avoir été trop peu associées à la procédure, au point de ne pas être dûment représentées à l'audience.
"Ce que l'on demande à la justice tunisienne, c'est d'intégrer les victimes à leur place dans le procès", souligne l'avocat français Gérard Chemla, qui défend 27 des parties civiles.
Les victimes n'ont pas été entendues durant l'enquête et rien n'assure qu'elles le seront pendant le procès.
afp/ebz
Dysfonctionnements comparables dans le procès de Sousse
Des dysfonctionnements comparables ont émergé lors du procès de l'attentat de Sousse, où un étudiant tunisien armé d'une kalachnikov a abattu 38 touristes dans une station balnéaire le 26 juin 2015.
Lors de la deuxième audience en octobre, des avocats désignés par l'Etat tunisien pour représenter des touristes britanniques, irlandais ou belges ont expliqué ne pas savoir s'ils représentaient une victime blessée ou les proches d'un mort, ni même la nationalité de leur client.