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Mort de Toto Riina, "parrain des parrains" de la mafia sicilienne

L’ancien chef de la mafia sicilienne, Toto Riina, est décédé
L’ancien chef de la mafia sicilienne, Toto Riina, est décédé / 12h45 / 1 min. / le 17 novembre 2017
L'ancien chef suprême de la Cosa Nostra, Toto Riina, l'un des parrains les plus redoutés de l'histoire de la mafia sicilienne, est décédé vendredi d'un cancer, ont annoncé plusieurs médias italiens.

Salvatore "Toto" Riina, 87 ans, qui purgeait 26 peines de détention à vie, était ces derniers jours dans le coma, et sa famille avait été exceptionnellement autorisée à lui rendre visite dans sa prison pour lui dire adieu.

Accusé d'avoir commandité plus de 150 homicides, il est surtout connu pour avoir ordonné les meurtres des juges antimafia Giovanni Falcone (1992) et Paolo Borsellino (1993) et pour avoir été l'un des cerveaux des attentats meurtriers de 1993 à Rome, Milan et Florence (10 morts au total).

Arrêté en 1993

Toto Riina, aussi appelé "la Belva" ("la bête") ou "U Curtu" ("le court", à cause de sa petite taille - 1,58m), était derrière les barreaux depuis son arrestation en janvier 1993, après plus de 20 ans de cavale.

L'ancien mafieux avait toujours affirmé être étranger à Cosa Nostra avant de reconnaître implicitement son rôle en 2009. Il avait toujours refusé de coopérer avec la police.

Jusqu'à récemment, ses médecins ont assuré que l'ancien chef de clan était "lucide". Placé sur écoute, il avait été enregistré cette année disant: "Je ne regrette rien. Ils ne me briseront jamais, même s'ils me donnent 3000 ans" de prison.

>> Voir son portrait et l'interview de sa fille Lucia en 2013 :

Le parrain le plus redouté de Sicile est décédé
Toto Riina, le parrain le plus redouté de Sicile, est décédé / L'actu en vidéo / 3 min. / le 17 novembre 2017

afp/kkub

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La mafia n'est pas morte

Cosa Nostra, la mafia sicilienne, est elle encore loin d'être brisée, selon des magistrats, mais elle s'est faite beaucoup plus discrète, renonçant aux exécutions et aux crimes de sang de l'époque Riina.

"Il n'y a plus d'homicides, ou ils sont rares", expliquait ainsi récemment Ambrogio Cartosio, procureur ayant travaillé pendant plus de 20 ans au pôle antimafia.

"Grâce à une lutte acharnée menée par la magistrature, les forces de l'ordre mais aussi avec le soutien de larges pans de la population pendant des années, nous avons certainement affaibli l'appareil militaire de la mafia" en Sicile, assure le procureur Cartosio.

La mafia n'a néanmoins pas disparu, au contraire, "il me semble qu'elle est bien plus présente qu'avant dans les structures politiques, elle a repris le contrôle du territoire. Elle agit d'une manière différente. Moins militaire, moins sanguinaire, mais très efficace", a ajouté ce procureur.