La direction de la Zanu-PF (Union nationale africaine du Zimbabwe - Front patriotique) se réunit vendredi pour mettre au point une motion qui prévoit l'éviction du chef de l'Etat au cours du week-end et le déclenchement d'une procédure de destitution s'il refuse de démissionner.
Par ailleurs, l'ancien vice-président Emmerson Mnangawa, évincé le 6 novembre par la femme du président, Grace Mugabe, est rentré jeudi à Harare, la capitale du Zimbabwe. Il est pressenti pour diriger la transition qui pourrait s'ouvrir en cas de départ de Robert Mugabe.
Soutien de l'armée à l'ancien vice-président
En soutien à Emmerson Mnangawa, l'armée avait pris le pouvoir dans la nuit de mardi à mercredi et ordonné le placement en résidence surveillée du président Mugabe. Le chef des anciens combattants a déclaré vendredi que "la partie est finie" pour le président et il a appelé à une manifestation samedi pour soutenir l'armée.
Le chef de l'Etat au pouvoir depuis trente-sept ans a toutefois catégoriquement refusé de démissionner jeudi et s'accroche au pouvoir. Nouveau signe de son refus de céder aux exigences de l'armée, Robert Mugabe est apparu vendredi matin en public pour la première fois depuis l'intervention de l'armée.
Revêtu d'une toge universitaire bleue et d'une coiffe assortie, le président a participé dans la matinée à une cérémonie de remise de diplômes à l'université d'Harare.
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afp/nk
Un vice-président controversé
Emmerson Mnangawa avait promis de revenir au pays pour diriger la Zanu-PF tout en accusant le couple Mugabe de se prendre pour des "demi-dieux". Avant d'avoir accédé à la vice-présidence du Zimbabwe en 2014, Emmerson Mnangawa était déjà connu pour son caractère impitoyable.
Surnommé le "crocodile", Il serait aussi l'un des hommes les plus riches d'un régime critiqué pour sa corruption, avec des intérêts dans les mines d'or. L'hypothèse de son retour au pouvoir inquiète ceux qui n'ont pas oublié son passé.