Robert Mugabe, âgé de 93 ans, tient les rênes de l'ex-Rhodésie du Sud depuis l'indépendance en 1980. Il refuse de quitter le pouvoir, comme le lui demandent les militaires qui ont pris le contrôle du pays mercredi.
Face à la résistance passive du vieux chef d'Etat, son parti, la Zanu-PF, a décidé de lui forcer la main, ont affirmé deux sources internes. Le parti devrait rétablir dans ses fonctions l'ancien vice-président Emmerson Mnangagwa, évincé la semaine dernière.
Samedi en début de soirée, la télévision publique TZV a par ailleurs annoncé que Robert Mugabe s'entretiendra dimanche avec l'armée, qui l'a assigné à résidence.
Célébrations avant l'annonce
Sans attendre l'annonce officielle, des milliers de personnes ont envahi les rues de la capitale, Harare, samedi, chantant, dansant, serrant les militaires dans leurs bras.
Les Zimbabwéens parlaient d'une seconde libération de l'ancienne colonie britannique ainsi que de leurs rêves de changement politique et économique après deux décennies de souffrances et de répression.
"Ce sont des larmes de joie", a déclaré Frank Mutsindikwa, 34 ans, en brandissant le drapeau zimbabwéen. "J'ai attendu ce jour toute ma vie. Libre, enfin. Nous sommes libres, enfin."
Les rassemblements organisés dans la capitale et la deuxième ville du pays, Bulawayo, ont rassemblé des citoyens de tout bord politique et de toute couleur. Des proches de la Zanu-PF, mais aussi de l'opposition, des Noirs et, fait rarissime, des Blancs, tous unis contre un seul homme: Robert Mugabe.
agences/kg/vtom