Le numéro deux du gouvernement libyen Ahmed Miitig a affirmé son "mécontentement" après la diffusion de documentaires sur "la réapparition du commerce d'esclaves dans la banlieue de Tripoli".
Il a affirmé dans un communiqué diffusé dimanche qu'il chargera une commission d'enquêter sur ces rapports de presse "afin d'appréhender et soumettre les responsables à la justice".
Vendus pour 1200 dinars
Un récent reportage de CNN montrant des migrants vendus aux enchères en Libye, et largement partagé sur les réseaux sociaux, a provoqué une forte émotion, suscitant des réactions indignées en Afrique et à l'ONU.
>> A relire : En Libye, des migrants seraient vendus aux enchères comme esclaves
On y voit notamment, sur une image de mauvaise qualité prise par un téléphone portable, deux jeunes hommes. Le son est celui d'une voix mettant aux enchères "des garçons grands et forts pour le travail de ferme. 400... 700..." avant que la journaliste n'explique: "ces hommes sont vendus pour 1200 dinars libyens - 400 dollars chacun".
La réaction a été vive en France, où un millier de personnes ont manifesté samedi à Paris pour dénoncer cette situation, selon la préfecture de police.
afp/fme
Vide sécuritaire et impunité
Depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, les passeurs, profitant du vide sécuritaire et d'une impunité totale en Libye, font miroiter à des dizaines de milliers de personnes cherchant une vie meilleure un passage vers l'Italie qui se trouve à 300 kilomètres des côtes libyennes.
Selon les derniers chiffres de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), près de 156'000 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe par la mer depuis le 1er janvier (contre près de 341'000 durant la même période en 2016), dont 73% en Italie. Près de 3000 sont morts en tentant la traversée.