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La péninsule Ibérique touchée par une sécheresse historique

L'Espagne et le Portugal affrontent une sécheresse prolongée qui menace de devenir plus fréquente avec le changement climatique. Le manque de pluie cause des incendies et le désespoir des agriculteurs.

Depuis trois ans, il pleut moins que prévu sur les deux tiers de l'Espagne tandis qu'au Portugal, presque tout le territoire est frappé par la sécheresse depuis six mois consécutifs, ce qui n'était plus arrivé depuis 2005. Les agriculteurs sont touchés de plein fouet et attendent désespérement le retour de la pluie.

Les fleuves sont presque à sec et les retenues d'eau affichent des niveaux anormalement bas. Celles du Tage par exemple, qui se jette dans l'Atlantique à Lisbonne, étaient le 13 novembre à moins de 40% de leur capacité moyenne. Cette pénurie alimente des conflits entre agriculteurs et entre régions pour l'usage de l'eau.

Incendies mortels

L'assèchement des cultures et des forêts qui risque de s'accentuer à l'avenir, favorise les incendies qui ont fait 109 morts cette année au Portugal et cinq en Galice, au nord de l'Espagne. Même si les gouvernements ont débloqué des fonds pour dédommager les agriculteurs, leur salut viendra d'un retour de la pluie.

afp/nk

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Des phénomènes qui vont augmenter

De telles sécheresses risquent de s'accentuer à l'avenir.

"Depuis 1980, l'Espagne montre des signes de changement climatique, qui se sont accentués depuis l'an 2000", souligne Jorge Olcina, géographe à l'université d'Alicante.

"Le climat de l'Espagne (...) tend à avoir des caractéristiques plus subtropicales: températures plus élevées et pluies plus rares et plus intenses. Donc les risques climatiques liés aux températures - vagues de chaleur - et à la pluie - sécheresses et inondations - vont augmenter dans les prochaines décennies", prévient-il.

Mauvaise gestion de l'eau dénoncée

Julio Barea, porte-parole de Greenpeace, dénonce, "une très mauvaise gestion" de l'eau par le gouvernement espagnol. "Les sécheresses doivent se gérer quand nous avons de l'eau", dit-il.

Il pointe les cultures et élevages intensifs trop gourmands en eau pour le climat méditerranéen, et l'irrigation d'arbres qui n'en ont pas nécessairement besoin, comme les oliviers ou les amandiers.