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Mladic, Karadzic, Milosevic, le bilan du travail du TPIY à La Haye

Les photos de Ratko Mladic, Slobodan Milosevic et Radovan Karadzic brandis par une femme lors d'une manifestation en 2007 à Belgrade. [afp - Dimitar Dilkoff]
Les photos de Ratko Mladic, Slobodan Milosevic et Radovan Karadzic brandis par une femme lors d'une manifestation en 2007 à Belgrade. - [afp - Dimitar Dilkoff]
Avec la condamnation de Ratko Mladic, le sort des principaux protagonistes du conflit ayant déchiré les Balkans dans les années 90 est connu, alors que le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) ferme ses portes fin décembre.

Procédures en cours

Ratko Mladic: condamné à la perpétuité, mais appel

L'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, 74 ans, a été condamné le 22 novembre 2017 à perpétuité après avoir été reconnu coupable de crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide, notamment pour son rôle dans le siège de Sarajevo et le massacre de Srebrenica, qualifié de génocide par la justice internationale. Il avait été arrêté en 2011 après 16 années de cavale. Mais Ratko Mladic va faire appel de sa condamnation.

>> Lire aussi : Ratko Mladic, le "boucher des Balkans", condamné à la prison à vie

Vojislav Seselj: acquitté, mais appel

Le leader ultranationaliste serbe, 63 ans, a été acquitté en mars 2016 par le TPIY de l'ensemble des accusations de nettoyage ethnique contre des Croates, des musulmans et d'autres non-Serbes. Seselj n'était pas "le chef hiérarchique" des milices de son Parti radical (SRS), avait estimé le TPIY. Le procureur du TPIY avait invoqué des "erreurs de grande envergure" dans la décision des juges. Son procès en appel doit se tenir le 13 décembre devant le Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI), compétent pour reprendre toute affaire du TPIY.

>> Lire aussi : L'ultranationaliste serbe Vojislav Seselj acquitté par le tribunal de La Haye

Radovan Karadzic: condamné à 40 ans de prison, mais appel

L'ancien chef politique des Serbes de Bosnie, 72 ans, a été déclaré coupable le 24 mars 2016 de génocide et de neuf autres chefs d'accusation et condamné à 40 ans de prison. Arrêté en 2008 après 13 ans de clandestinité, il est le plus haut responsable condamné pour son rôle dans les conflits en ex-Yougoslavie. Il a fait appel.

>> Lire aussi : L'ex-chef serbe Radovan Karadzic jugé coupable de génocide à Srebrenica

Condamnation

Biljana Plavsic: condamnée à 11 ans de prison

Agée de 87 ans, elle est la plus célèbre des femmes criminelles de guerre. Vice-présidente de la République des Serbes de Bosnie pendant la guerre, puis présidente après, elle est la seule femme jugée devant le TPIY, qui l'a condamnée en 2003 à onze ans de prison. Elle avait plaidé coupable.

Acquittement

Ante Gotovina: acquittement en 2012

L'ancien général croate, 62 ans, a été condamné en première instance à 24 ans de prison par le TPIY pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre. Il a fait appel et a été acquitté en 2012.

>> Lire aussi : Explosion de joie à Zagreb après l'acquittement du général Gotovina

Décès

Slobodan Milosevic: décès en prison en 2006 avant le jugement

Elu en 1990 président de la Serbie, il a soutenu la cause serbe dans les conflits en Croatie (1991-95), en Bosnie (1992-95) et au Kosovo (1998-99). Evincé du pouvoir en 2000, il est décédé en 2006 à 64 ans dans le centre de détention du TPIY, où il était jugé pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre.

Franjo Tudjman: décès en 1999 sans avoir été condamné

Elu président de la Croatie en 1990, ce fervent nationaliste a mené son pays à l'indépendance en 1991, provoquant un conflit avec les Serbes de Croatie qui a fait environ 20'000 morts. Après son décès à 77 ans en 1999, le TPIY avait fait savoir qu'il aurait été inculpé de crimes de guerre s'il était resté en vie.

Alija Izetbegovic: décès en 2003 sans inculpation

Premier président de la Bosnie et musulman, il a mené le pays vers l'indépendance, suivie d'un conflit sanglant (1992-95) entre les trois communautés dominantes (musulmans, Serbes et Croates) qui a fait 100'000 morts. Après son décès à 78 ans en 2003, le TPIY a annoncé qu'il avait fait l'objet d'une enquête pour crimes de guerre n'ayant pas abouti à une inculpation.

Zeljko Raznatovic, alias Arkan: décès en 1997 après inculpation

Chef du groupe paramilitaire des "Tigres", formé en 1990 pour "défendre les intérêts serbes" en Croatie et en Bosnie. Il a été inculpé en 1997 par le TPIY de crimes contre l'humanité et crimes de guerre pour des faits commis en 1995 à Sanski Most (Bosnie), mais l'acte d'accusation n'a été révélé qu'après sa mort. Arkan a été abattu à 47 ans le 15 janvier 2000 dans le hall de l'hôtel Intercontinental de Belgrade. Un assassinat toujours non élucidé.

Jamais inquiété

Hashim Thaçi: président actuel du Kosovo

Président du Kosovo depuis 2016, il fut chef politique de la guérilla indépendantiste albanaise kosovare, qui a combattu les forces serbes durant le conflit de 1998-99. Il a mené son pays à l'indépendance en 2008. Un tribunal spécial a toutefois été installé par le Parlement du Kosovo et d'anciens dirigeants pourraient être inculpés.

boi avec afp

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