Ils sont près d'un millier de Rohingyas à vivre dans ce village, situé dans les alentours de Sittwe, à l'ouest de la Birmanie. Eux n'ont pas été la cible de la campagne de répression de l'armée cette année, mais ils n'ont pas la possibilité de partir. Ils vivent entourés par des villages bouddhistes et un camp militaire qui les surveille.
La visite du pape François, qui est arrivé lundi à Rangoon, changera-t-elle quelque chose à leur quotidien? "Je pense que cela va faire bouger les choses", veut croire U Kyaw Moe, un instituteur qui enseigne l'anglais aux enfants du village. "C'est un leader mondial et il va parler de nous au gouvernement. La situation deviendra peut-être plus pacifique", ajoute le professeur, interrogé par la RTS. Sans diplôme reconnu ou accès aux études, ses élèves arrêtent l'école à 14 ans.
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Pas d'accès aux services publics
Une injustice parmi d'autres: "Si nous sommes malades, nous ne pouvons pas aller à l'hôpital ici ou à Rangoon", dénonce Osmane Ali, qui survit grâce à la pêche et à l'aide internationale. "On n'est pas venus illégalement du Bangladesh! Cela fait plus de 200 ans que l'on vit ici", dit-il.
Plus d'un million de Rohingyas vivaient en Birmanie avant le début de la répression. Environ 120'000 d'entre eux sont aujourd'hui regroupés dans des camps, près de Sittwe.
Charles Dupoizat