C'est à l'occasion d'une cérémonie en l'honneur de Navajos enrôlés par l'armée américaine pendant la Seconde Guerre mondiale que le président a fait cette digression: "Vous étiez ici longtemps avant nous. Même si nous avons une représentante au Congrès qui est - disent-ils - là-bas depuis longtemps. Ils l'appellent Pocahontas", a-t-il lancé, dans un silence gêné.
Donald Trump est coutumier des attaques contre Elizabeth Warren, qu'il surnomme "Pocahontas" en référence aux origines amérindiennes qu'elle revendique et dont il conteste l'authenticité.
"Insultes racistes"
"Il est regrettable que le président des Etats-Unis ne puisse même pas mener à bien une cérémonie en l'honneur de ces héros sans lancer des insultes racistes", a déploré l'élue démocrate sur MSNBC.
Sarah Sanders, porte-parole de Donald Trump, a défendu l'usage de ce surnom. "Ce que les gens jugent offensant est le fait que la sénatrice Warren mente sur ses origines pour promouvoir sa carrière".
ats/fme
Fille du chef des tribus Powhatans
C'est Donald Trump lui-même qui avait donné le surnom de Pocahontas à Elizabeth Warren lorsqu'il était candidat à l'élection présidentielle.
Plus tard, il a affirmé: "C'est l'une des personnes les moins productives du Sénat, on ne l'appelle pas Pocahontas sans raison", ce qui pouvait difficilement apparaître comme un éloge.
En utilisant pour la désigner une figure amérindienne liée aux premiers colons britanniques, Donald Trump a fait l'étalage de sa méconnaissance de l'histoire américaine puisque Pocahontas appartenait à la confédération Powhatan, et non Cherokee, dont Elizabeth Warren revendique d'anciennes attaches.
Née au XVIe siècle, Poncahontas, fille du chef de la confédération des tribus Powhatans, s'était liée d'amitié avec l'Anglais John Smith, capitaine des colons de Jamestown, en Virginie. Elle a ensuite épousé l'anglais John Rolfe en 1614 et s'est convertie au christianisme.
Dialecte amérindiens utilisé pendant la Seconde Guerre mondiale
Durant la Seconde Guerre mondiale, l'armée américaine a eu recours à des centaines d'Amérindiens de différentes tribus dont le dialecte ancestral servit de code de communication indéchiffrable par les ennemis. A l'époque, la prononciation et le vocabulaire des langues amérindiennes étaient un mystère pour les Allemands et les Japonais.
A la fin 2013, la médaille d'or du congrès des Etats-Unis a été décernée à quelque 250 Indiens de 33 tribus, la plupart à titre posthume, pour leur rôle durant ce conflit.