Des heurts ont opposé jeudi des manifestants palestiniens à des soldats israéliens en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza. Ils ont fait une vingtaine de blessés dans les rangs palestiniens, a-t-on appris auprès des services de secours.
A Hébron et Al Bireh, deux localités de Cisjordanie, plusieurs Palestiniens ont jeté des pierres en direction de soldats et brûlé des drapeaux israéliens.
Tirs de projectiles
Par ailleurs, l'armée israélienne a annoncé avoir riposté jeudi soir à des tirs de projectiles depuis la bande de Gaza, dont l'un est tombé en Israël.
Ces tirs surviennent à un moment de très vives tensions après la décision mercredi du président des Etats-Unis Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël.
Israël et le Hamas observent un cessez-le-feu fragile depuis la fin de la guerre de 2014, la troisième depuis que le mouvement islamiste a pris le pouvoir dans la bande de Gaza en 2007.
"Nouvelle intifada"
De son côté, le Hamas, le mouvement islamiste palestinien qui contrôle la bande de Gaza, a appelé à une "nouvelle intifada" pour dénoncer la décision du président américain.
Les Palestiniens ont déjà mené deux intifadas contre Israël, en 1987 et en 2000, ainsi qu'une "intifada des couteaux" à partir de la fin 2015.
"On ne peut faire face à la politique sioniste soutenue par les Etats-Unis qu'en lançant une nouvelle intifada", a déclaré le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, dans un discours prononcé depuis la bande de Gaza.
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Le Hezbollah appelle à la résistance
De son côté, le Hezbollah libanais a qualifié la décision de Donald Trump d'"agression" contre la Palestine et a affirmé que seule la résistance permettrait au peuple palestinien de recouvrer ses droits. Le mouvement armé a par ailleurs appelé à une "manifestation massive" lundi.
Plus tôt jeudi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait, lui, déclaré que le président américain Donald Trump était "entré à jamais dans l'histoire" de Jérusalem. "Son nom s'affichera avec fierté aux côtés d'autres noms dans l'histoire glorieuse de notre ville", a-t-il dit lors d'un évènement organisé par le ministère des Affaires étrangères.
agences/sey/rens
Réactions indignées dans le monde
Jeudi, le gouvernement irakien a demandé aux Etats-Unis de revenir sur leur décision. "Nous mettons en garde contre les dangereuses répercussions de cette décision sur la stabilité de la région et du monde", a déclaré le gouvernement irakien.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a une nouvelle fois dénoncé jeudi la reconnaissance américaine, estimant que cette décision plongeait la région "dans un cercle de feu". "Ô Trump, que fais-tu? Quelle est cette approche? Les responsables politiques doivent oeuvrer pour la réconciliation et non pas pour le chaos", a-t-il ajouté.
L'Indonésie, plus grand pays musulman du monde, a condamné jeudi par la voix de son président, Joko Widodo, la décision américaine de reconnaître Jérusalem comme capitale de l'Etat d'Israël.
Ces réactions font suite à celles énoncées dès mercredi soir par la France, le Royaume-Uni et l'Iran. Toutes désapprouvent la décision de Donald Trump.