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"La question de Jérusalem est la seule à faire l'unité des Palestiniens"

Pascal de Crousaz, spécialiste du Proche-Orient [RTS]
L'invité de Romain Clivaz (vidéo) - Pascal de Crousaz, spécialiste du Proche-Orient / La Matinale / 10 min. / le 8 décembre 2017
Donald Trump a reconnu mercredi Jérusalem capitale de l'Etat d'Israël. Il y aura un "front commun" palestinien, malgré les divisions, estime Pascal de Crousaz, spécialiste de la question à l’université de Genève.

"Ce que tous les présidents américains depuis cinquante ans s'étaient bien gardés de faire, quitte à aller à l'encontre des demandes du Congrès, Donald Trump l'a fait avec une certaine jubilation", estime Pascal de Crousaz, chargé de cours à l'institut d'études globales de l'Université de Genève, et invité de La Matinale de la RTS vendredi.

Avec ce "coup de tonnerre", il note que Trump "tient sa promesse" de "rupture avec l'establishment". En reconnaissant Jérusalem comme "capitale indivisible de l'Etat d'Israël", il rend toutefois "un accord avec les Palestiniens assez difficile".

>> Lire notre éclairage : Avec Jérusalem, Donald Trump touche au coeur du conflit israélo-palestinien

Mais existe-t-il encore un leadership palestinien qui se bat pour la ville de Jérusalem? "La question de Jérusalem est peut-être la seule qui permet de faire l'unité des Palestiniens, qui sont chroniquement divisés. C'est la seule question sur laquelle les diverses factions se retrouvent un tant soit peu", répond Pascal de Crousaz.

Résistance populaire ou soulèvement?

Les Palestiniens vont "faire front commun, quitte à ce que cela se traduise par un mouvement massif de résistance populaire, ou par un troisième soulèvement", estime-t-il, évoquant l'appel à une nouvelle intifada lancé par le Hamas palestinien.

Mais selon Pascal de Crousaz, la réaction devrait se limiter à "une résistance passive", car "les Israéliens ont compris les leçons des mouvements précédents". Ils ont mis en place des mesures policières, militaires et de surveillance électronique pour "casser dans l'oeuf" un nouveau soulèvement "avant que celui-ci ne fasse boule de neige et ne connaisse un nombre de victimes tel que l'opinion publique internationale commence à s'en émouvoir", ajoute le chercheur.

Propos recueillis par Romain Clivaz

jvia

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