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Les Palestiniens excluent toute discussion avec les Etats-Unis

Heurts entre manifestants palestiniens et police israélienne à Jérusalem
Heurts entre manifestants palestiniens et police israélienne à Jérusalem / L'actu en vidéo / 1 min. / le 8 décembre 2017
Les Palestiniens ne discuteront plus avec les Etats-Unis tant que Donald Trump ne sera pas revenu sur sa décision de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël, a déclaré vendredi le négociateur en chef des Palestiniens.

La direction palestinienne étudie toutes les options en réponse à l'initiative de Washington, a rapporté Saeb Erekat, le diplomate palestinien, sur la chaîne de télévision Al Jazeera.

"Par cette position, les Etats-Unis ne sont plus qualifiés pour parrainer le processus de paix", a déclaré pour sa part Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne.

Deux morts à Gaza

Sur le terrain, de nombreux heurts ont émaillé la journée de vendredi. A Gaza, un homme de 30 ans a été tué par des tirs de l'armée israélienne alors qu'il participait à des manifestations contre la reconnaissance par les Etats-Unis de Jérusalem comme capitale d'Israël, a indiqué le ministère gazaoui de la Santé.

Un deuxième Palestinien, âgé de 54 ans, est mort dans le nord de la bande de Gaza lors des affrontements avec les forces israéliennes, a ajouté le ministère.

Trois roquettes tirées vers Israël

Vendredi soir, l'armée israélienne a indiqué avoir intercepté deux roquettes tirées de Gaza vers son territoire. Elle a répliqué en frappant des positions militaires du mouvement islamiste Hamas dans cette enclave palestinienne. Bilan: 14 blessés, selon le ministère de la Santé palestinien à Gaza.

Tsahal a fait état un peu plus tard d'un nouveau tir de roquette depuis la bande de Gaza ayant touché la ville israélienne de Sderot, sans préciser si elle avait fait des victimes.

Heurts à Jérusalem et en Cisjordanie

Plus tôt, après la prière du vendredi, des violences ont éclaté à Jérusalem et en Cisjordanie occupée entre des forces israéliennes et des Palestiniens.

Une intense et brève empoignade a impliqué plusieurs dizaines de manifestants palestiniens et une cinquantaine de policiers israéliens dans les rues de la Vieille ville, à Jérusalem-Est, causant des dégâts matériels. Les policiers ont battu et matraqué les manifestants pour les repousser dans les rues adjacentes.

Une décision "non conforme" aux résolutions de l'ONU

Sur le front diplomatique, la décision de Donald Trump de reconnaître unilatéralement Jérusalem comme capitale d'Israël "n'est pas conforme aux résolutions du Conseil de sécurité", ont affirmé vendredi les ambassadeurs de France, Royaume-Uni, Italie, Suède et d'Allemagne. Elle "ne favorise pas la perspective de paix dans la région".

Ces diplomates se sont exprimés lors d'une déclaration solennelle à l'issue d'une réunion urgente du Conseil de sécurité de l'ONU au cours de laquelle les Etats-Unis se sont retrouvés isolés.

agences/hend/rens

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L'ambassade américaine "probablement" pas déménagée avant deux ans

Les Etats-Unis ne déménageront "probablement" pas leur ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem avant au moins deux ans, a déclaré vendredi le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson.

"Ce n'est pas quelque chose qui va arriver cette année ni même probablement l'année prochaine, mais le président (Donald Trump) veut que nous avancions de façon très concrète", a-t-il déclaré à l'issue d'une rencontre avec son homologue français Jean-Yves Le Drian à Paris.

La France appelle au calme

"Je lance un appel au calme et à la responsabilité de tous", a déclaré le président français Emmanuel Macron. "Je souhaite que les initiatives prises sur le statut de Jérusalem, qui doivent faire avant tout l'objet de négociations entre Israël et Palestiniens sous l'égide des Nations Unies, ne viennent pas ajouter de l'instabilité à la région", a-t-il précisé vendredi devant le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson, à l'ouverture d'une réunion de soutien au Liban à Paris.



A la sortie d'un entretien avec son homologue américain Rex Tillerson, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a lui évoqué les conséquences possibles du déménagement de l'ambassade américaine en Israël à Jérusalem. Selon lui, "la solution à deux Etats pourrait être compromise".