"Sera-ce la fin des armes nucléaires ou notre fin à nous?", a lancé Beatrice Fihn, la directrice de la Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires (ICAN), lors de la cérémonie de remise du Nobel à Oslo samedi.
ICAN, une coalition regroupant près de 500 ONG dans une centaine de pays, a reçu son prix en présence de survivants des bombardements de Hiroshima et Nagasaki, alors que la planète est aujourd'hui confrontée à un nouveau péril nucléaire lié en premier lieu à la situation en Corée du Nord.
"Notre destruction ne tient qu'à un coup de sang"
"La manière rationnelle de procéder est de cesser de vivre dans des conditions où notre destruction mutuelle ne tient qu'à un coup de sang", a souligné Beatrice Fihn, en appelant à débarrasser la planète des armes atomiques.
"Le message principal d'ICAN est que le monde ne peut jamais être sûr aussi longtemps que nous avons des armes nucléaires", a pour sa part souligné la présidente du comité Nobel, Berit Reiss-Andersen, dans son discours.
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afp/ptur
Une rescapée de Hiroshima distinguée
Rescapée d'Hiroshima, Setsuko Thurlow a reçu le Nobel au nom d'ICAN conjointement avec Beatrice Fihn. Elle a relaté les horreurs glaçantes qu'elle a vues après le premier bombardement atomique de l'Histoire le 6 août 1945, alors qu'elle n'avait que 13 ans.
Elle a raconté les morts omniprésents, les faibles appels à l'aide des mourants, les survivants formant "une procession de fantômes". "C'était l'enfer sur Terre", a confié cette femme de 85 ans lors d'un entretien avec l'AFP.
Désapprobation des puissances nucléaires occidentales
Dans un signe de défiance apparent, les puissances nucléaires occidentales (États-Unis, France, Grande-Bretagne) ont, contrairement à l'usage, décidé de ne pas envoyer leur ambassadeur à la cérémonie mais des diplomates de second rang.
Pour elles, l'arme atomique est un outil dissuasif qui permet d'éviter les conflits et dont il n'est pas question de se défaire tant que d'autres pays cherchent à s'en doter.