La Commission fédérale des communications (FCC) pourrait décider ce jeudi d'abroger une règle datant de la présidence de Barack Obama qui oblige les fournisseurs d'accès internet (FAI) à traiter tous les services en ligne de la même manière, assurant ce qu'on appelle la "neutralité du net" (lire encadré).
Pour Alexis Roussel, fondateur d'une plateforme de trading et ancien président du Parti pirate suisse, cette décision impacterait directement les internautes helvétiques: "Internet est une plateforme mondiale. Même si on visite un site suisse, on passe parfois par des serveurs et des fibres qui passent à travers d'autres pays. Donc ce qui se passe dans d'autres pays nous touche."
Qu'en est-il en Europe? "Ce n'est pas encore quelque chose de décidé. Mais il y a certains pays comme les Pays-Bas qui ont déjà adopté la neutralité du net dans leur législation."
Economie et démocratie
Selon lui, la neutralité du net est cruciale pour l'économie et la démocratie avec la stimulation de l'innovation d'un côté, et l'accès à l'information, de l'autre.
"Pour l'individu, ce principe signifie l'accès à l'information de manière indiscriminée. Lorsque vous êtes un citoyen et que vous voulez vous forger votre propre opinion, cet accès permet de voter correctement. Si votre accès est ralenti d'un côté, vous irez forcément sur un site contenant d'autres informations."
Propos recueillis par Romaine Morard
Texte web: hend
Internet à deux vitesses
Concrètement, la décision autoriserait les FAI à moduler la vitesse de débit internet à leur guise, en fonction du contenu qui passe dans leurs "tuyaux".
"La première conséquence est l'accès plus rapide à certains sites par rapport à d'autres. Certains sites vont payer des droits qui vont leur permettre d'avoir des accès plus importants. La bande passante sera la même, mais le paquet que vous allez envoyer vers Youtube par exemple, ira plus vite, car Youtube aura payer l'opérateur", explique Alexis Roussel.