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Le président polonais veut poursuivre les réformes critiquées par l'UE

Le président polonais Andrzej Duda a annoncé mercredi qu'il avait décidé de promulguer deux réformes controversées, dans une déclaration à la télévision. [AFP - Janek SKARZYNSKI]
Le président polonais veut poursuivre les réformes critiquées par l'UE / La Matinale / 1 min. / le 21 décembre 2017
Le président polonais Andrzej Duda a annoncé mercredi qu'il avait décidé de promulguer deux réformes controversées, qui font l'objet d'une procédure déclenchée quelques heures plus tôt par la Commission européenne.

"Nous introduisons en Pologne de très bonnes solutions qui amélioreront l'efficacité du système judiciaire", a affirmé Andrzej Duda dans une déclaration à la télévision.

Le président polonais a accusé des responsables de l'Union européenne de mensonge. "Beaucoup de représentants des institutions européennes (...) mentent quand ils disent que les changements en Pologne conduisent à violer les principes de l'Etat de droit, alors que nous renforçons les normes de la démocratie", a-t-il affirmé.

>> Lire : La Commission européenne engage une procédure inédite contre la Pologne

Les deux lois portent sur la Cour suprême et sur le Conseil national de la magistrature.

"Guerre contre l'Union européenne"

Le choix du chef de l'Etat de faire cette annonce juste après celle de Bruxelles a été critiqué par la dirigeante du parti d'opposition Nowoczesna (libéral) Katarzyna Lubnauer.

Elle a déploré "la décision extrêmement irresponsable du président qui, au moment où l'on active l'article 7 du traité de l'UE à l'égard de la Pologne, décide de signer deux lois qui font, entre autres, l'objet du débat".

"Si, alors que nous avons trois mois pour corriger (l'Etat de droit), le PiS (parti au pouvoir conservateur Droit et Justice), par l'intermédiaire du président, impose des lois qui sont perçues comme violant les principes de l'Etat de droit (...), cela veut dire que le PiS part en guerre contre l'Union européenne", a-t-elle asséné.

Le chef du principal parti d'opposition, la Plateforme civique (PO, centriste), Grzegorz Schetyna a lui aussi déploré que Andrzej Duda "participe à l'attaque contre les tribunaux indépendants".

Contrôle de l'exécutif sur le judiciaire

En juillet, le chef de l'Etat avait opposé son veto à la version initiale de ces deux lois. Il a ensuite présenté au Parlement ses propres projets, votés récemment par les deux chambres où le parti conservateur au pouvoir Droit et Justice (PiS) est majoritaire.

Les changements qu'il a introduits réduisent l'emprise de la majorité parlementaire et du ministre de la Justice sur le système judiciaire, mais maintiennent le contrôle général de l'exécutif sur ce dernier.

afp/ptur

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