Les indépendantistes retrouvent la majorité absolue en Catalogne

C'est la fin de ce minute par minute, merci de l'avoir suivi.

Retrouvez la synthèse de la journée ici: Le dirigeant catalan Carles Puigdemont salue une victoire "incontestable"

Le dirigeant séparatiste catalan en exil Carles Puigdemont a salué jeudi soir à Bruxelles la victoire du camp indépendantiste lors des élections régionales en Catalogne, soulignant que c'est "un résultat que personne ne peut discuter".

Le Premier ministre espagnol Mariano "Rajoy a perdu le plébiscite qu'il cherchait", et le fait que le camp indépendantiste reste majoritaire est "une claque", a jubilé Carles Puigdemont devant un petit parterre de militants indépendantistes catalans et de sympathisants nationalistes flamands réunis dans une salle du centre de Bruxelles.

De son côté, la dirigeante du parti unioniste Ciudadanos Inés Arrimadas, crédité selon les derniers résultats partiels de la première place avec 37 sièges au Parlement catalan, a célébré sa victoire dans un discours.

Au vu des résultats de son parti Junts per Catalunya, au premier rang des mouvements séparatistes, l'ancien chef de l'exécutif catalan Carles Puigdemont pourrait retrouver la présidence de la région.

Au siège de son parti, on l'acclame, comme le montre cette vidéo d'El Pais.

Carles Puigdemont s'est exilé volontairement à Bruxelles après sa destitution et la suspension de l'autonomie de la Catalogne par Madrid, en réponse à la tenue du référendum d'autodétermination jugé illégal le 1er octobre suivi de la déclaration symbolique d'indépendance.

Le parti Ciudadanos mené par Inés Arrimadas emporterait 36 sièges sur les 135 du parlement catalan, légèrement plus que chacune des deux principales listes indépendantistes.

Mais la liste Junts per Catalunya du président séparatiste destitué Carles Puigdemont obtiendrait 33 élus et la Gauche républicaine de Catalogne (ERC) de son ex-vice-président emprisonné Oriol Junqueras en aurait 32.

Avec les anticapitalistes de la CUP (4 élus), les trois listes indépendantistes obtiendraient ensemble la majorité absolue dont ils disposaient dans le parlement dissous par le gouvernement central.

Les chiffres pourraient cependant encore changer, des bulletins restant à dépouiller notamment dans la périphérie de Barcelone traditionnellement réfractaire à l'indépendance.

Selon La Vanguardia, à ce stade du dépouillement (21% des bulletins) il apparaît que le parti centriste et unioniste Ciudadanos est celui qui a reçu le plus de voix. Il remporterait 34 sièges.

Il est au coude à coude avec le parti séparatiste Junts per Catalunya (34 sièges), le parti de l'ex-président catalan Carles Puigdemont, qui passe devant l'autre grand mouvement indépendantiste, ERC (Gauche républicaine), qui aurait 32 sièges.

Les formations indépendantistes catalanes peuvent espérer conserver leur majorité absolue, à en croire un sondage à la sortie des urnes diffusé par le journal La Vanguardia.

Selon cette enquête, ils obtiendraient 67 à 71 sièges à l'assemblée régionale, qui en compte 135, le seuil de majorité absolue étant à 68 sièges. Aucun résultat officiel n'a été rendu public pour le moment.

D'après ce sondage, deux partis sont en tête et au coude à coude: la formation centriste Ciudadanos (unioniste) qui pourrait obtenir 34 à 37 sièges et le parti indépendantiste de gauche ERC (Gauche républicaine), qui en aurait 34 à 36.

L'autre grand mouvement séparatiste, Junts per Catalunya, le parti de l'ex-président catalan Carles Puigdemont, est crédité dans ce sondage de 28 à 29 sièges.

Face au bloc indépendantiste, le camp unioniste pourrait s'appuyer sur 55 à 62 sièges, et la branche catalane du parti de gauche anti-austérité Podemos, qui n'est rangée ni dans un camp ni dans l'autre, en aurait sept ou huit.

Si cette tendance se confirmait, ce scrutin ouvrirait un chapitre incertain et jetterait un doute sur la capacité du président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, à tourner la page.

Les bureaux de vote ont commencé à fermer comme prévu à 20h00. Les derniers électeurs arrivés juste avant la fermeture n'ont cependant pas été repoussés et ont pu disposer de minutes de courtoisie. Dans certains centres, le décompte a déjà commencé.

Indépendantistes ou unionistes, pour tous les Catalans l'élection est décisive.

Le duplex de notre journaliste Jean Gordillo dans le camp des indépendantistes.

Et l'autre Catalogne, celle d'Inès Arrimadas, qui dirige un parti unioniste. Le duplex d'Abraham Zisyadis avec ces militants.

La participation aux élections régionales en Catalogne jeudi à 18h00 était en forte hausse, de plus de cinq points, par rapport au précédent scrutin régional en septembre 2015, selon des données officielles.

A deux heures de la fermeture des bureaux de vote, 68,32% des électeurs s'étaient déplacés, contre 63,12% à la même heure lors des élections de 2015, qui avaient déjà beaucoup mobilisé les électeurs, avec un taux final qui avait atteint presque 75%.

Au vu de ces chiffres il semble que le camp unioniste, qui a besoin d'une mobilisation des opposants à l'indépendance, ait été entendu. Les sondeurs estiment qu'une forte affluence leur serait favorable.

Selon les sondages, la bataille pour la première place devrait se jouer entre le parti sécessionniste de gauche ERC du vice-président destitué Oriol Junqueras - inculpé et emprisonné pour "rébellion"  - et Ciudadanos, parti fondé pour lutter contre les nationalistes.

Mais aucun des six partis du parlement sortant, dont les sensibilités vont de la gauche séparatiste marxiste à la droite du Parti populaire (PP) du chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, ne devrait être en mesure d'obtenir à lui seul la majorité absolue (68 sièges).

Si les séparatistes ne lâchent rien quant à leur volonté d’indépendance, ils avancent désormais en ordre dispersé. Deux partis indépendantistes se dégagent dans les sondages.

Les partisans de l'union avec l'Espagne, eux, ont une icône, Inès Arrimadas. Il s'agit d'une jeune avocate du parti des citoyens qui pourrait devenir présidente de la Catalogne.

L'économie de la Catalogne, l'une des plus dynamiques d'Espagne, a marqué le pas à l'automne en raison de la crise politique provoquée par sa tentative de sécession, qui a effrayé touristes et investisseurs.

RTS - Valérie Demon

Soucieux de sécuriser le décompte et de limiter la diffusion de fausses nouvelles, le gouvernement espagnol a annoncé des mesures de précaution. Un responsable a ainsi assuré que le processus de comptage était entièrement manuel. "Il sera impossible qu'une attaque informatique vienne perturber le comptage", a-t-il indiqué.

Une société privée a été chargée par le gouvernement de collecter les résultats transmis par les bureaux de vote. Elle les annoncera au fur et à mesure de leur arrivée. Vers 22h00, environ 80% des votes devraient avoir été comptés.

Volontaires indépendantistes déployés

De son côté, l'Assemblée nationale catalane (ANC) a prévu de déployer dans les bureaux de vote 4000 volontaires qui collecteront les résultats de chaque bureaux et les enverront dans un centre à Barcelone où ils seront additionnés, pour parvenir à un résultat parallèle.

"Cela nous permettra, au cas où il y aurait des écarts importants en certains endroits, de savoir où demander des recomptages", a indiqué une source. Le gouvernement de Mariano Rajoy a toutefois rappelé que le seul décompte officiel était celui de la commission électorale nationale.

Par ailleurs, "un système de repérage de fausses nouvelles ("fake news") a été renforcé", a indiqué une source proche du gouvernement. Les médias seront avertis si certains sites web diffusent des fausses nouvelles et pourront être tenus pénalement responsables s'ils les reprennent.

La participation s'élevait à 34,51% à 13h00. Lors du précédent scrutin régional en 2015, elle était de 35,1% à la mi-journée. Mais les deux scrutins sont difficilement comparables car le vote de 2015 avait eu lieu un dimanche et non en semaine.

Le taux de participation est crucial et pourrait peser fortement sur le résultat de ce scrutin, en particulier parce que le camp indépendantiste est fortement mobilisé, militant, et va très probablement se déplacer aux urnes.

Le camp favorable à l'union avec l'Espagne, lui, ne s'était pas déplacé massivement pour le référendum d'indépendance qu'il considérait comme illégal.

>> Les explications d'Abraham Zisyadis, à Barcelone, dans le 12h45 :

Ces élections régionales anticipées ont des allures de référendum pour ou contre l'indépendance de la Catalogne.

>> Lire : Les élections en Catalogne décident jeudi de l'avenir des indépendantistes

Le scrutin a été convoqué par le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, pour, selon ses termes, rétablir la "normalité" en Catalogne. Il a émis l'espoir qu'elles aboutissent à la mise en place d'un gouvernement régional favorable au maintien de la région au sein de la nation espagnole.

AFP - Alexandros Michailidis

Les bureaux de vote ont ouvert jeudi à 09h00 en Catalogne, dans le calme, pour les élections régionales opposant séparatistes et partisans de l'unité de l'Espagne. Avant même l'ouverture des bureaux, les files d'électeurs décidés à voter avant de se rendre au travail s'allongeaient à Barcelone.

Les analystes s'attendent à une participation massive pour cette journée, où les électeurs décideront si les indépendantistes doivent conserver la majorité absolue gagnée en 2015. Au total, 5,5 millions de Catalans sont appelés aux urnes.

Les bureaux de vote doivent fermer à 20h00. Les premiers résultats ne sont pas attendus avant 21h00.

AP/Keystone - Santi Palacios