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Nouvelle purge de fonctionnaires en Turquie, accusés de "terrorisme"

Le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan continue ses purges dans le service public. [Pool Photo via AP - Murat Cetinmuhurdar]
Le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan continue ses purges dans le service public. - [Pool Photo via AP - Murat Cetinmuhurdar]
Les autorités turques ont annoncé dimanche le licenciement de 2756 membres de la fonction publique, dont 637 militaires et 105 universitaires. Ils sont soupçonnés d'appartenance à des organisations "terroristes".

Le décret des autorités stipule que les personnes visées sont soit membres, soit en lien avec des organisations "terroristes" ou des structures agissant contre la sécurité nationale. Le texte ordonne également la fermeture de 17 institutions à travers le pays, dont deux journaux et sept associations.

"Virus"

Dans le but de se débarrasser de ce que Recep Tayyip Erdogan appelle le "virus" de l'influence du prédicateur islamiste Fethullah Gülen, accusé d'avoir mené la tentative de coup d'Etat, le pouvoir turc s'est lancé dans une vaste purge des organes de l'Etat. Fethullah Gülen, installé depuis 1999 aux Etats-Unis, nie toute implication dans le putsch avorté et tout lien avec le terrorisme.

Ankara accuse également Fethullah Gülen et ses partisans d'avoir infiltré les institutions étatiques. Plus de 55'000 personnes ont été arrêtées et plus de 140'000 limogées ou suspendues depuis juillet 2016.

>> Interview à écouter: comment la Turquie fonctionne après les purges :

Dorothée Schmid, chercheur à l'Institut français des relations internationales (Ifri), responsable du programme Turquie contemporaine. [www.ifri.org]www.ifri.org
Comment la Turquie fonctionne après les purges, interview de la politologue Dorothée Schmid / Tout un monde / 7 min. / le 28 novembre 2017

ats/mre

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Des uniformes "comme à Guantanamo" pour les présumés putschistes

Un second décret publié dimanche prévoit que les suspects accusés d'avoir agi contre l'ordre constitutionnel devront comparaître devant les tribunaux en uniforme unicolore, marron ou gris.

Cela s'appliquerait également aux personnes accusées d'avoir tenté de renverser le gouvernement. Ce décret entrera en vigueur dans un mois et s'appliquera seulement aux hommes.

Recep Tayyip Erdogan s'était dit mi-juillet favorable à un uniforme unique "comme à Guantanamo" pour les présumés putschistes jugés.

Dimanche, il a déclaré que le souhait que de tels uniformes soient portés émane des "victimes, ceux qui ont été lésés". Les suspects "ne pourront pas comparaître devant un tribunal avec une cravate, d'une manière ostentatoire", a ajouté Recep Tayyip Erdogan.

L'industrie de la défense passe sous contrôle présidentiel

Par ailleurs, le second décret prévoit que l'agence turque en charge des industries de défense serait désormais placée sous le contrôle de la présidence, et non plus du ministère de la Défense.