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"Le deal entre Donald Trump et les Américains est un deal économique"

Frank Buckley chez lui en Virginie. [RTS - Raphaël Grand]
Entretien avec Frank Buckley, l'une des plumes de Donald Trump pendant sa campagne / Forum / 10 min. / le 27 décembre 2017
Ecrivain et professeur, Frank Buckley a été l'une des plumes de Donald Trump pendant sa campagne. Après onze mois de présidence, il livre son regard sur l'homme dans une interview à la RTS.

Le correspondant radio de RTSinfo aux Etats-Unis Raphaël Grand a rencontré Frank Buckley dans sa maison en Virginie, quelques jours après la victoire législative des Républicains au Congrès sur la réforme fiscale.

Donald Trump a prôné des changements très importants, mais avec une personnalité un peu rébarbative, un peu farouche.

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Après onze mois passés par Donald Trump à la tête des Etats-Unis, Franck Buckley voit une présidence en demi-teinte. "Il a prôné des changements très importants, très nécessaires, mais avec une personnalité un peu rébarbative, un peu farouche, avec ses tweets à trois heures du matin", déplore-t-il. "On se demande quelques fois ce qui est arrivé avec tout ça. On l'a élu comme un agent du changement. Maintenant, comme président, on veut quelqu'un d'un peu plus gentil. Et gentil n'est pas un mot qu'on associe à Donald Trump."

C'est un type très américain, très new-yorkais, qui n'existe pas dans les autres pays.

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Ce contributeur régulier dans différents journaux américains, qui a écrit plusieurs discours pour Donald Trump durant sa campagne, le décrit comme "un type très américain, très new-yorkais, qui n'existe pas dans les autres pays". "C'est quelqu'un comme nous. Pas exactement comme nous peut-être, un exemple extrême du type américain."

Mais Franck Buckley estime que le président est quelqu'un d'absolument sincère. "J'ai découvert que les discours étaient les discours de Trump et non pas de moi. J'ai écrit des discours, mais quand il les a prononcés, c'était 100% Donald Trump."

Il est blessé avec des choses que la plupart des gens peuvent ignorer.

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L'écrivain et professeur de droit à la George Mason University souligne que le personnage est le même aujourd'hui à la Maison Blanche que lors de la campagne présidentielle. Il voit en lui quelqu'un à fleur de peau: "Il est blessé avec des choses que la plupart des gens peuvent ignorer. Il serait mieux pour lui d'ignorer tout ce que CNN, le New York Times, le Washington Post disent sur lui. Mais quand il dit qu'il n'a pas été traité d'une manière juste, je pense qu'il a raison. Parce que plus de 90% des articles dans les journaux étaient négatifs."

Or, souligne Franck Buckley, la bourse américaine a bondi de 30% depuis janvier dernier. "La confiance des consommateurs et des hommes d'affaires envers la bourse est la plus élevée des vingt dernières années. On sent que l'économie va changer." La consommation reprend, l'immobilier est à la hausse, tous les indices économiques sont favorables. Mais "on ne lui donne aucun crédit pour cela", constate-t-il.

Reste que ce sont les citoyens qui jugeront cette présidence, en 2018 déjà lors des élections de mi-mandat et lors de la prochaine présidentielle. "La seule chose qui détermine les élections américaines, c'est l'économie", rappelle cet observateur attentif de la politique intérieure américaine. Le deal entre Donald Trump et les Américains "est un deal économique où l'on attend de voir les résultats. Mais je pense qu'ils seront positifs."

Propos recueillis par Raphaël Grand

Adaptation web: Olivier Angehrn

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La réforme fiscale, une victoire partielle pour Donald Trump

Le président américain a promulgué juste avant Noël la baisse d'impôts pour les entreprises et les ménages adoptée par le Congrès.

Franck Buckley estime que cette réforme fiscale, qui s'appliquera dès 2018, n'est qu'une victoire partielle pour Donald Trump. Il y voit surtout un intérêt pour les plus riches mais estime qu'elle va doper l'économie américaine et assurer un retour des milliards de dollars partis dans les filiales de firmes américaines à l'étranger.

"Beaucoup de cet argent va retourner aux Etats-Unis et créer des emplois", escompte-t-il.